Les drogues de synthèse, une «menace émergente» en Europe, alerte l'agence européenne des drogues
Pilules de drogues synthétiques, un défi croissant pour les autorités sanitaires. ©Fayez Nureldine / AFP

L'Agence de l'Union européenne sur les drogues (EUDA) a alerté jeudi sur la «menace émergente» que représentent de nouveaux produits comme les cathinones, les opioïdes de synthèse et les cannabinoïdes, et appelle les pays européens à la «vigilance» sur ces substances.

«L'EUDA estime qu'il y a eu 7.500 décès liés à l'usage de drogues en 2023» contre 7.100 en 2022 en Europe et en Turquie, des cas «dans lesquels des opioïdes associés à d'autres substances étaient principalement en cause», souligne l'agence dans son rapport annuel publié jeudi.

Ce rapport regroupe et analyse des données sur l'évolution de la consommation et du marché des stupéfiants dans 29 pays, les 27 États membres de l'Union européenne ainsi que la Norvège et la Turquie.

Depuis 2009, «88 nouveaux opioïdes de synthèse sont apparus sur le marché européen des drogues», décrits dans le rapport comme «très puissants» et présentant «un risque important d'intoxication et de décès».

Outre les opioïdes, l'agence s'inquiète de la production croissante, sur le sol européen, d'autres drogues de synthèse comme les amphétamines, la MDMA ou les cathinones. Cette proximité entre lieux de production et consommateurs «pourrait accélérer l'évolution des tendances de consommation», note le rapport.

Les saisies de cathinones synthétiques, des stimulants de synthèse semblables à la cathinone, le principe actif des feuilles de khat, sont en forte hausse, relève l'agence: en 2023, 37 tonnes ont été saisies en Europe, contre 27 en 2022 et 4,5 en 2021.

«Il s'agissait principalement d'importations conséquentes en provenance d'Inde, transitant principalement par les Pays-Bas», précise-t-elle, ajoutant que des quantités importantes de ces substances sont également produites dans des pays européens «où un nombre croissant de lieux de production de drogue sont détectées».

La cocaïne reste toutefois le stimulant illicite «le plus consommé en Europe, par environ 4,6 millions d'adultes européens» âgés de 15 à 64 ans en 2024, relève l'agence.

Selon l'EUDA, «les changements rapides sur le marché européen des drogues créent de nouveaux risques pour la santé et la sécurité», avec «des fournisseurs et des consommateurs qui s'adaptent à l'instabilité géopolitique, à la mondialisation et aux avancées technologiques».

L'agence européenne annonce mettre en place de nouvelles initiatives, notamment un «système européen d'alerte», «un système d'évaluation des menaces pour la santé et la sécurité» et un réseau de laboratoires d'analyses médicolégales et toxicologiques pour mieux partager les informations sur les évolutions de ces drogues de synthèse.

Ces dispositifs sont «en cours d'élaboration», précise-t-elle.

 

Avec AFP

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