
Trois médailles dans la besace libanaise à l’issue de la plus grande compétition mondiale de poomsae organisée par la Corée du Sud. Une performance à saluer pour un duo bien huilé.
Ils étaient 6.000 athlètes issus de 29 pays à croiser les poings – virtuellement – dans l’arène digitale de l’Université sud-coréenne Baekseok.
Au menu: du poomsae, cet art du combat chorégraphié où la précision, la fluidité et la concentration font loi. Contrairement au sparring (le combat direct), le poomsae repose sur des enchaînements codifiés de techniques – blocages, coups de pied, déplacements – exécutés en solo, en duo ou en équipe, et évalués selon des critères techniques et artistiques stricts.
Le Liban dans le tempo du Poomsae
Discipline officielle du taekwondo mondial, le poomsae se pratique habituellement en présentiel, sur tatami, face à un jury. Mais particularité de cette édition: elle s’est tenue intégralement en ligne, chaque participant devant soumettre une vidéo officielle de sa performance, filmée selon des angles imposés et des normes techniques rigoureuses. Une formule innovante adoptée par la Fédération coréenne dans un esprit d’ouverture post-Covid, sans pour autant abaisser le niveau de la compétition.
Et dans ce ballet millimétré, le Liban a fait bien plus que de la figuration.
Rhea et Carlos, champions virtuels
Sur le tatami virtuel, Rhea Sholy a ouvert le bal avec une démonstration inspirée dans la catégorie individuelle des moins de 30 ans. Résultat: une médaille d’argent méritée qui vient récompenser une technique impeccable et une belle intensité.
Dans la même catégorie, son compatriote Carlos al-Zoor n’a pas tremblé non plus, décrochant le bronze au terme d’une prestation solide. Les deux complices se sont ensuite retrouvés en duo pour la catégorie mixte et ont récidivé avec une seconde médaille de bronze, scellant une trilogie précieuse pour le taekwondo libanais.
Sous l’œil du maître
Le tout sous l’œil attentif du grand maître Elie Cherro, président de la commission poomsae à la Fédération libanaise, et du Sud-Coréen Soo Oh Park, envoyé spécial de la World Taekwondo Academy (Kukkiwon) au Liban. Un encadrement de haut vol qui a su canaliser le talent brut des deux jeunes médaillés.
Un podium à distance, une fierté bien réelle
Trois médailles, un rayonnement international et une discipline en plein essor: le taekwondo libanais continue d’écrire sa légende, pas à pas, mouvement après mouvement… Même à des milliers de kilomètres de Beyrouth.
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