
La mission des Nations unies en Libye (Manul) a salué samedi la formation de deux comités par le Conseil présidentiel, chargés de traiter les questions de sécurité et de droits humains, après de récents affrontements meurtriers à Tripoli.
La Manul a précisé que les comités étaient «composés des principales parties concernées», l’un étant chargé de «renforcer les dispositifs de sécurité afin de prévenir de nouveaux affrontements et d’assurer la protection des civils».
Le second doit «répondre aux préoccupations liées aux droits humains dans les centres de détention, notamment les détentions arbitraires généralisées», a-t-elle ajouté.
La Libye peine à retrouver la stabilité depuis le soulèvement de 2011, qui a mis fin à 42 ans de pouvoir sans partage de Mouammar Kadhafi.
Deux gouvernements s’y disputent le pouvoir : l’un, reconnu par l’ONU, basé à Tripoli (ouest) et dirigé par Abdelhamid Dbeibah, l’autre, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar et ses fils et installé à Benghazi (est).
Le mois dernier, la capitale a été secouée par plusieurs jours d’affrontements entre groupes armés rivaux, qui ont fait au moins huit morts, selon l’ONU.
Peu avant, M. Dbeibah avait annoncé une série de décrets visant à démanteler les groupes armés, devenus selon lui «plus puissants que l’État».
Plus tôt cette semaine, le Conseil présidentiel avait annoncé la création des deux comités, une mesure que le Premier ministre a jugée «nécessaire pour renforcer l’État de droit».
Le comité chargé de la sécurité doit élaborer un plan pour désarmer les acteurs non étatiques à Tripoli et renforcer le contrôle des forces de sécurité officielles, selon le Conseil.
Le comité sur les droits humains est, lui, chargé de surveiller les conditions dans les centres de détention et d’examiner les cas traités en dehors de tout contrôle judiciaire.
Cette initiative intervient après que le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé de «graves violations des droits humains découvertes dans des centres de détention officiels et non officiels» contrôlés par le SSA (Autorité de soutien à la stabilité), un groupe armé impliqué dans les récents affrontements.
La Manul s’est dite «prête à fournir un appui technique» aux nouveaux comités.
Elle a encore souligné que «la création de ces comités intervient à un moment crucial, alors que les Libyens réclament des réformes concrètes et des institutions étatiques responsables et démocratiques».
AFP
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