Son rêve d'Amérique menacé, l'Italie va licencier Spalletti
L'entraîneur principal de l'Italie, Luciano Spalletti, réagit pendant le match aller des quarts de finale de la Ligue des Nations entre l'Italie et l'Allemagne au stade San Siro de Milan, le 20 mars 2025. ©Marco BERTORELLO / AFP

La déroute contre la Norvège samedi a été fatale à Luciano Spalletti, qui quittera son poste de sélectionneur mardi. L'Italie, pour ne pas rater une troisième Coupe du monde consécutive, se cherche un sauveur.

Après la débandade de la Nazionale à Oslo (3-0), son deuxième match des qualifications pour le Mondial-2026, contre la Moldavie lundi à Reggio Emilia (centre), était déjà un rendez-vous qu'elle ne pouvait absolument pas manquer.

Ce match va maintenant marquer l'histoire de la Nazionale, quadruple championne du monde (1934, 1938, 1982, 2006) et double championne d'Europe (1968, 2021), puisqu'il sera, après moins de deux années, le dernier de Spalletti.

C'est le sélectionneur lui-même qui l'a annoncé, à la surprise générale, lors de la traditionnelle conférence de presse de veille de match.

"Nous avons discuté samedi avec le président de la Fédération italienne et il m'a été annoncé que je serai relevé de mes fonctions de sélectionneur de la Nazionale", a déclaré Spalletti, le visage fermé.

Pressé de questions par les journalistes présents au centre national d'entraînement de Coverciano, l'ancien entraîneur de Naples a rapidement confirmé qu'il serait aux commandes une dernière fois de l'Italie contre la Moldavie.

Conférence de presse écourtée

"Je résilierai ensuite mon contrat. J'ai toujours soutenu que mes joueurs étaient forts. Les résultats sous ma direction sont ce qu'ils sont et je dois en assumer la responsabilité", a-t-il insisté.

"J'aime ce maillot, ce travail et les joueurs que j'ai entraînés: demain soir, je leur demanderai de montrer ce que je leur ai demandé, même si je n'ai pas été capable de leur faire exprimer leur meilleur", a ajouté Spalletti.

Après vingt minutes d'échanges parfois tendus, le technicien italien, visiblement éprouvé, a écourté la conférence de presse et quitté la salle après une dernière question lui demandant s'il estimait avoir été trahi.

Si son licenciement était évoqué depuis samedi, le timing a de quoi surprendre. Dans la matinée de dimanche, le président de la Fédération italienne Gabriele Gravina avait pourtant défendu son sélectionneur.

"Luciano Spalletti est quelqu'un d'extraordinaire, une âme noble qui essaie de faire avancer un projet extraordinaire. Les attaques dont il est la cible, ne sont pas méritées", avait-il déclaré, suggérant ainsi que l'avenir du sélectionneur n'était pas encore tranché.

Mais Spalletti, 66 ans, était déjà en sursis avant même le début des qualifications pour le Mondial-2026. Il y a un peu moins d'un an, l'élimination de la Nazionale, alors championne d'Europe en titre, dès les 8e de finale de l'Euro-2024 par la Suisse (2-0) avait failli lui coûter son poste.

Le président de la FIGC l'avait finalement confirmé dans ses fonctions en l'exhortant à rajeunir la sélection, à stopper ses expérimentations tactiques et à changer sa communication, trop abrasive avec ses joueurs comme avec les journalistes.

47,83% de victoires

Après une victoire prometteuse contre la France (3-1) au Parc des Princes en phase de poules de la Ligue des nations, l'Italie est vite retombée dans ses travers et a chuté en quarts de finale de la Ligue des nations contre l'Allemagne.

Les trois buts encaissés sous la pluie d'Oslo avant même la pause contre la Norvège, qui caracole en tête du groupe I avec neuf points d'avance sur l'Italie, ont scellé son sort.

Arrivé au chevet de la Nazionale en août 2023 après le départ-surprise de Roberto Mancini, parti entraîner la sélection saoudienne, Spalletti n'a jamais réussi à insuffler l'esprit et le football offensif qui lui avait permis avec Naples de survoler le Championnat d'Italie 2022-23.

Son bilan, onze victoires en 23 matches, soit 47,83%, pour six nuls et six défaites, est l'un des plus mauvais de ce siècle. Seul Cesare Prandelli, en poste de 2010 à 2014, a fait pire (41,07%).

Pour renouer avec la Coupe du monde après les traumatisantes éliminations en barrages pour les Mondiaux-2028 et 2022, l'Italie pourrait se fier à l'expérience de Claudio Ranieri.

A 73 ans, il est pourtant à la retraite après en être sorti en novembre dernier pour relancer avec brio l'AS Rome, son club de coeur.

Un autre nom revient avec insistance, celui de Stefano Pioli, ancien entraîneur de l'AC Milan, actuellement aux commandes du club saoudien d'Al-Nassr.

 

Avec AFP

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