Ukraine: nouvelles frappes russes sur Kiev et Odessa, deux morts
Un drone russe est abattu par les défenses aériennes ukrainiennes lors d'une attaque nocturne « massive » sur la capitale ukrainienne, Kiev, le 10 juin 2025, dans le cadre de l'invasion russe en Ukraine. ©Sergei SUPINSKY / AFP

De nouvelles frappes nocturnes russes impliquant des centaines de drones ont fait mardi deux morts à Odessa et plusieurs blessés à Kiev, le président Volodymyr Zelensky appelant à une «action concrète» de ses alliés occidentaux face à Moscou.

Ces nouvelles attaques aériennes d’ampleur interviennent alors que les pourparlers de paix directs entre Russes et Ukrainiens, initiés en mai à Istanbul, sont dans l’impasse. Moscou avait promis des frappes de représailles après une série d’attaques ukrainiennes sur son sol, qui étaient elles-mêmes une réponse à l’invasion russe lancée en 2022.

Dans la nuit de lundi à mardi, la Russie a lancé sur l’Ukraine 315 drones explosifs, dont 213 ont été abattus par la défense antiaérienne, et sept missiles, tous neutralisés, selon l’armée de l’air ukrainienne.

Plusieurs régions du pays ont été touchées par ces frappes ou par la chute de débris de drones abattus, dont la ville portuaire d’Odessa, où deux personnes ont été tuées et neuf blessées, selon le gouverneur régional Oleg Kiper.

Selon le ministère ukrainien des Affaires étrangères, une maternité a notamment été touchée sans faire de victimes, son personnel et les patients ayant été évacués.

À Kiev, la capitale, des immeubles résidentiels et entrepôts ont été touchés et quatre personnes ont été blessées, selon la même source. Une journaliste de l’AFP a entendu au moins 12 explosions et des tirs de la défense anti-aérienne, ainsi que le bourdonnement d’une dizaine de drones.

La Russie avait déjà mené des frappes d’ampleur la nuit précédente.

«Contraindre la Russie» 

«Il est vital que la réponse à cette attaque russe, comme à d’autres attaques similaires, ne soit pas le silence du monde, mais une action concrète», a plaidé M. Zelensky sur Telegram.

Il a appelé à «une action de l’Amérique, qui a le pouvoir de contraindre la Russie à la paix» et à «une action de l’Europe, qui n’a pas d’autre choix que d’être forte».

Le président américain Donald Trump s’est pourtant mis en retrait du conflit ces dernières semaines, ayant notamment comparé l’invasion russe de l’Ukraine lancée en 2022 à «des jeunes enfants qui se battent», sous-entendant qu’il pourrait laisser la guerre se poursuivre.

Les Européens de leur côté, après avoir menacé la Russie de nouvelles «sanctions massives» si celle-ci refusait un cessez-le-feu — ce que Moscou a fait — peinent à trouver une réponse sans le soutien de Washington.

En Russie, où l’Ukraine multiplie également les attaques de drones, 13 aéroports ont dû être fermés au cours de la nuit pour raisons de sécurité, dont les quatre aéroports de Moscou et celui de Saint-Pétersbourg.

Seule avancée concrète dans les négociations entre la Russie et l’Ukraine, les deux belligérants doivent poursuivre dans les prochains jours leur deuxième grand échange de prisonniers de guerre.

Les deux capitales n’ont pas précisé à ce stade le nombre de soldats impliqués dans cet échange, dont la première phase a eu lieu lundi. Il avait été décidé lors de pourparlers à Istanbul, le 2 juin.

Russes et Ukrainiens étaient alors convenus de libérer tous les prisonniers de guerre grièvement blessés ou malades et ceux âgés de moins de 25 ans.

Pas de cessez-le-feu en vue 

L’incertitude demeure toutefois concernant l’échange entre Moscou et Kiev de milliers de corps de soldats tués, également décidé début juin à Istanbul. La Russie, qui a accepté de remettre 6.000 dépouilles à l’Ukraine, a indiqué lundi attendre une confirmation de Kiev.

Sur le terrain, les combats se poursuivent. Dimanche, l’armée russe avait affirmé être entrée dans la région ukrainienne de Dnipropetrovsk (centre-est), qui borde celles de Donetsk et de Zaporijjia déjà partiellement sous son contrôle, une première en plus de trois ans de conflit.

Les forces de Moscou, qui occupent environ 20 % du territoire ukrainien, sont aussi à l’offensive dans la région de Soumy (nord), où elles se trouvent à une vingtaine de kilomètres de la capitale régionale.

Les négociations de paix sont, elles, dans l’impasse.

La Russie continue d’avancer des demandes maximalistes, à savoir que l’Ukraine lui cède les territoires dont elle revendique l’annexion et renonce à entrer dans l’Otan. Elle rejette la trêve «inconditionnelle» de 30 jours voulue par Kiev et les Européens, jugeant qu’elle permettrait aux forces ukrainiennes de se réarmer grâce aux livraisons occidentales.

L’Ukraine réclame, de son côté, le retrait pur et simple des troupes russes de son territoire et des «garanties de sécurité» de la part des Occidentaux, que ce soit le déploiement de troupes sur place ou des accords militaires. Elle qualifie les exigences russes d’«ultimatums».

Par Stanislav DOSHCHITSYN/AFP

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