
À un an du coup d'envoi du Mondial-2026, les villes hôtes américaines ont tenté lundi de rassurer les fans de football qui rechignent à se rendre aux États-Unis en raison de craintes sur les visas, les contrôles aux frontières ou les violences sociales.
Lorsque les États-Unis, le Canada et le Mexique ont obtenu, ensemble, en 2017, l'organisation de la grand-messe du ballon rond, Donald Trump dirigeait les États-Unis et les relations entre les trois voisins restaient cordiales.
Aujourd'hui, les relations entre les États-Unis et ses voisins se sont tendues. Et Donald Trump a lancé une campagne pour expulser des migrants ou des demandeurs d'asile dits "illégaux", fermé les frontières aux ressortissants de certains pays, et resserré les contrôles aux aéroports, laissant planer des doutes sur l'accueil des supporters étrangers à un an du Mondial (11 juin - 19 juillet 2026).
Sur les 16 villes hôtes du Mondial-2026, onze sont situées aux États-Unis, trois au Mexique et deux au Canada. Lundi, les présidents et présidentes des comités des onze villes américaines ont fait le point avec la presse sur la logistique - transport urbain, accès aux stades, zones dédiées aux fans - mais aussi sur l'accès général aux États-Unis pour la compétition.
"Notre rôle en tant que villes hôtes est de faire en sorte d'accueillir tous ceux qui veulent venir dans nos villes afin qu'ils se sentent les bienvenus (...) Il y aura des enjeux géopolitiques, que nous ne connaissons pas encore, qui vont venir affecter le tournoi l'an prochain", a déclaré Meg Kane, la présidente du comité organisateur de Philadelphie.
"Nous (villes hôtes) ne jouons pas nécessairement un rôle en terme de décisions (politiques) mais nous pouvons dire que ce gouvernement - et à ce titre nous suivons de très près certains enjeux - soutient vraiment le Mondial", a-t-elle ajouté.
Géopolitique du sport
La ville de New York et le New Jersey voisin accueilleront plusieurs matches du Mondial, dont la finale. Le président du comité d'organisation local, Alex Lasry, s'attend à voir des "millions" de fans dans et hors des stades, a-t-il dit à l'AFP.
"Le sport transcende la géopolitique." Nous avons vu ça aux Jeux olympiques, mais aussi lors d'autres Mondiaux, comme au Qatar ou en Russie. Les gens veulent assister à ces méga-événements sportifs et ils voyageront pour soutenir leur équipe", a-t-il ajouté.
Et pour s'assurer "d'accueillir tous ceux qui pourront venir", poursuit celui qui fut secrétaire adjoint au tourisme au ministère fédéral du Commerce sous Joe Biden, "nous travaillons avec le gouvernement fédéral".
Certains visiteurs venus de France, d'Allemagne, d'Australie et du Canada ont été récemment refoulés à l'entrée des Etats-Unis ou soumis à des interrogatoires prolongés. Le gouvernement Trump interdit depuis lundi l'entrée aux ressortissants de douze pays et impose des restrictions contre sept autres.
Et c'est sans compter Los Angeles. La ville qui doit accueillir huit matches de la compétition, dont la première rencontre de la sélection américaine, est à cran après trois jours d'affrontements parfois violents entre des manifestants opposés à la politique migratoire de Donald Trump et les forces de l'ordre....
Los Angeles a-t-elle peur que les touristes la boudent pour le Mondial-2026? "C'est une bonne question", répond à l'AFP Jason Krutzsch, du comité organisateur local qui travaille avec la commission du tourisme de la ville pour que "les gens comprennent qu'ils sont les bienvenus". "Au cours de la prochaine année, nous allons travailler à instiller cette confiance", assure-t-il.
L'enjeu est de taille pour la "Cité des Anges" car après le Mondial, elle accueillera le Super Bowl (2027) puis les Jeux olympiques d'été en 2028.
Avec AFP
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