
Le ministre de la Défense israélien a averti samedi que «Téhéran brûlera» et que ses habitants paieront un lourd tribut si l’Iran poursuit ses tirs de missiles contre des civils israéliens.
«Le dictateur iranien prend les citoyens iraniens en otage et les expose, en particulier les habitants de Téhéran, à payer un prix élevé à cause des atteintes criminelles aux civils israéliens», a déclaré Israël Katz.
«Si [le guide suprême iranien] Ali Khamenei continue de tirer des missiles vers l’arrière-front israélien, Téhéran brûlera», a-t-il ajouté.
Cette menace intervient alors qu’Israël et l’Iran échangent des frappes, au lendemain d’une attaque israélienne que Téhéran affirme avoir visé ses installations nucléaires, tué plusieurs hauts commandants et causé des dizaines de morts civils.
Des explosions ont été signalées tôt samedi dans les villes iraniennes de Tabriz, Kermanshah et Khorramabad, alors que les tensions entre les deux pays s’intensifient. Selon les premiers bilans, une personne a été tuée et cinq autres blessées lors d’une frappe israélienne.
L’armée de l’air israélienne a repris ses frappes samedi, ciblant les systèmes de défense aérienne et des lanceurs de missiles en Iran, dans le but de démanteler ses capacités militaires.
Affirmant disposer de renseignements prouvant que l’Iran approchait du «point de non-retour» dans sa quête de la bombe atomique, Israël a lancé vendredi une vaste opération, frappant plus de 200 sites militaires et nucléaires et tuant plusieurs hauts responsables iraniens.
L’ambassadeur iranien auprès de l’ONU, Amir Saeid Iravani, a fait état de 78 morts et plus de 320 blessés dans les attaques israéliennes, en précisant que la majorité des victimes étaient des civils.
Sept soldats israéliens ont été blessés dans la nuit en Israël central après une frappe de missile iranien, selon un porte-parole militaire. La région de Tel-Aviv, où se trouvent le ministère de la Défense et le QG de l’armée, a subi d’importants dégâts.
Les agences Fars et Mehr ont rapporté que les frappes israéliennes avaient visé la ville de Tabriz (nord-ouest) ainsi que des secteurs des provinces occidentales de Lorestan et d'Hamedan.
Les médias iraniens ont indiqué qu’une frappe israélienne avait ciblé la caserne militaire Imam Hassan à Kermanshah (ouest). Des témoins ont signalé une forte explosion suivie de colonnes de fumée épaisse.
Toujours selon les médias iraniens, les forces de défense ont abattu quatre drones israéliens et plusieurs petits appareils dans la ville de Khorramabad.
Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux et reprises par des médias régionaux montrent d'épais panaches de fumée s’élevant au-dessus de la ville de Qazvin.
Le corps des Gardiens de la Révolution a également annoncé que trois de ses membres avaient été tués dans une frappe israélienne contre des positions dans la province de Zanjan (nord-ouest).
L’armée israélienne affirme avoir détruit une usine de conversion d’uranium à Ispahan et une base militaire à Tabriz. Téhéran a confirmé des dégâts à Ispahan et sur le site de Fordo (au sud de Téhéran), qu’il juge toutefois mineurs. Le centre d’enrichissement de Natanz aurait également été visé.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a rapporté que les installations de surface avaient été «détruites», sans relever d’augmentation du niveau de radiation.
L’armée israélienne a indiqué que ses avions de chasse reprendraient les frappes contre des cibles à Téhéran, après des opérations nocturnes ayant visé les systèmes de défense aérienne iraniens. Cette escalade intervient dans un contexte d’intensification des échanges de feu entre les deux pays.
Selon la télévision d’État iranienne, Israël a tué trois nouveaux scientifiques nucléaires iraniens samedi, portant à neuf le nombre total de chercheurs tués lors de l’attaque israélienne contre la République islamique.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré samedi qu’il serait « dépourvu de sens » de participer à des négociations nucléaires avec les États-Unis à Oman, alors que l’Iran est attaqué par Israël.
« Il est évident que dans de telles circonstances, et tant que l’agression du régime sioniste contre la nation iranienne se poursuit, il serait dénué de sens de dialoguer avec une partie qui est le principal soutien et complice de l’agresseur », a déclaré le porte-parole du ministère, Esmaeil Baqaei, dans un communiqué publié avant les pourparlers prévus dimanche.
«Trois scientifiques nucléaires — Ali Bekaei Karimi, Mansour Asgari et Saeed Borji, ont été martyrisés lors des attaques terroristes du régime sioniste», a rapporté le média. Les médias iraniens avaient déjà annoncé la mort de six autres scientifiques.
Le président américain Donald Trump, soutien fidèle d’Israël, a exhorté vendredi l’Iran à «conclure un accord» sur son programme nucléaire et averti que les prochaines attaques israéliennes seraient «encore plus brutales».
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