L'ONU appelle à plus de soutien pour accélérer le retour des réfugiés en Syrie
Une jeune réfugiée afghane passe devant un centre d'enregistrement portant l'affichage du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), dans le district de Takhta Pul, dans la province de Kandahar, le 7 avril 2025, à son arrivée en provenance du Pakistan. ©Sanaullah Seiam / AFP

Le chef de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a appelé à un soutien international accru pour accélérer la reconstruction de la Syrie et faciliter le retour des réfugiés après près de 14 ans de guerre civile.

"Je suis ici aussi pour lancer un véritable appel à la communauté internationale afin de fournir plus d'aide et d'assistance au gouvernement syrien dans ce grand défi de la récupération du pays", a déclaré Grandi aux journalistes vendredi en marge de sa visite à Damas.

Les Syriens déplacés à l'intérieur du pays ou ayant fui à l'étranger ont commencé à revenir progressivement depuis la chute du régime de Bashar al-Assad en décembre, après que sa répression brutale des manifestations pacifiques antigouvernementales en 2011 a déclenché la guerre.

Cependant, la destruction massive, y compris des infrastructures de base, reste un obstacle majeur aux retours.

Grandi a indiqué que plus de deux millions de personnes étaient retournées dans leurs zones d'origine, dont environ 1,5 million de déplacés internes, tandis que 600 000 autres sont rentrées des pays voisins, dont le Liban, la Jordanie et la Turquie.

"Deux millions, bien sûr, ne sont qu'une fraction du nombre important de réfugiés et de déplacés syriens, mais c'est un chiffre très important", a-t-il ajouté.

Selon le HCR, environ 13,5 millions de Syriens restent déplacés à l'intérieur du pays ou à l'étranger.

Le conflit syrien a déplacé près de la moitié de la population pré-guerre, avec de nombreux déplacés internes cherchant refuge dans des camps dans le nord-ouest du pays.

Grandi a précisé qu'après la chute d'Assad, le principal obstacle au retour était "le manque de services, le manque de logements, le manque de travail", ajoutant que son agence collaborait avec les autorités syriennes et les gouvernements de la région "pour aider les gens à rentrer chez eux".

Il a indiqué avoir discuté avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, de l'importance de la durabilité des retours, notamment en veillant à ce que "les gens ne repartent pas parce qu'ils n'ont pas de maison, pas de travail, pas d'électricité" ou d'autres services comme la santé.

Les retours durables "ne peuvent se faire que si la récupération et la reconstruction ont lieu en Syrie, pas seulement pour les rapatriés, mais pour tous les Syriens", a-t-il souligné.

Il a ajouté qu'il avait également discuté avec Shaibani de la manière d'"encourager les donateurs à fournir davantage de ressources pour cette durabilité".

Avec la levée récente des sanctions occidentales, les nouvelles autorités syriennes espèrent un soutien international pour lancer la reconstruction, que l'ONU estime à plus de 400 milliards de dollars.

AFP

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