
Les coupes dans l’aide américaine ont déjà des conséquences dramatiques au Sud du Soudan, où des enfants meurent, a alerté mardi Action contre la faim auprès de l’AFP.
Ce pays d’Afrique de l’Est, profondément marqué par la pauvreté et l’instabilité depuis son indépendance en 2011, dépend fortement de l’aide internationale malgré ses ressources pétrolières.
Il fait partie des pays touchés par la décision du président américain Donald Trump de réduire drastiquement les financements de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), qui fournissait plus de 40 % de l’aide humanitaire mondiale.
Mardi, la revue médicale britannique The Lancet a estimé que ces coupes pourraient entraîner plus de 14 millions de décès d'ici à 2030, dont plus de 4,5 millions d’enfants de moins de cinq ans.
«Je pense que ce n’est pas seulement une crainte, c’est déjà une réalité. Nous enregistrons déjà des taux de mortalité», a déclaré Denish Ogen Rwot, responsable communication et plaidoyer pour Action contre la faim au Soudan du Sud.
«Des enfants meurent déjà», a-t-il ajouté.
L’ONG internationale est active dans tout le pays, notamment dans l’État de Jonglei, en proie à une recrudescence de violence, où elle distribue nourriture et fournitures.
Rwot estime que 30 % de leurs financements ont été perdus à cause des coupes de l’USAID.
«Cela signifie que nous aurons des centres sans nourriture... et comment continuer notre travail sans ces fournitures?», s’est-il inquiété.
Il s’est récemment rendu dans l’État de Warrap Nord, à la frontière avec le Soudan, lui-même en guerre civile, où il a décrit des entrepôts «presque vides».
«Ils continuent d’enregistrer des bénéficiaires, mais il n’y a rien à leur distribuer», a-t-il expliqué.
L’alerte intervient au lendemain d’un avertissement du Programme alimentaire mondial (PAM), qui signalait que les taux de malnutrition aiguë chez les enfants réfugiés au Soudan du Sud, fuyant la guerre au Soudan, avaient «déjà franchi les seuils d’urgence».
Action contre la faim a dû réduire son personnel dans le pays, passant de 300 à 86 employés, limitant ainsi sa capacité de réponse en pleine crise.
«Nous fonctionnons uniquement sur la base de la foi », a conclu Rwot.
AFP
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