
Des vivres d’urgence ont été largués par voie aérienne pour aider des dizaines de milliers de personnes au Soudan du Sud, dans des zones reculées du nord-est, où la recrudescence du conflit ces derniers mois a poussé certaines communautés «au bord de la famine», a annoncé l’ONU lundi.
Les tensions se sont récemment fortement accrues dans ce pays, le plus jeune de la planète, où la rivalité entre le président Salva Kiir et son premier vice-président Riek Machar a dégénéré en hostilités ouvertes après l’arrestation de ce dernier en mars.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré dans un communiqué avoir «commencé à larguer des vivres d’urgence à des milliers de familles dans l’État du Haut-Nil».
«Depuis mars, la recrudescence du conflit a contraint des familles à quitter leurs foyers et poussé certaines communautés au bord de la famine», a souligné l’organisation onusienne.
L’intervention vise à «apporter une aide alimentaire et nutritionnelle vitale à plus de 40.000 personnes» dans les zones les plus reculées des comtés de Nasir et d’Ulang, accessibles uniquement par voie aérienne et que le PAM n’avait pas pu atteindre ces quatre derniers mois.
Plus d’un million de personnes dans le Haut-Nil, frontalier avec le Soudan, sont confrontées à une «faim aiguë», selon le PAM. Parmi elles, 32.000 souffrent déjà d’une insécurité alimentaire de niveau «catastrophique», soit le degré le plus élevé, tandis que les combats ont bloqué d’importantes voies fluviales vers l’État.
Ce chiffre a triplé depuis mars, et «sans une intensification majeure de l’aide, les comtés de Nasir et d’Ulang risquent de sombrer dans une famine généralisée», a averti Mary-Ellen McGroarty, directrice du PAM dans le pays.
À l’échelle nationale, 7,7 millions de personnes (57% de la population) sont confrontées à des niveaux de faim de crise, urgents ou catastrophiques dans le pays, indépendant du Soudan depuis 2011 et qui a sombré dans une guerre civile entre 2013 et 2018. Un nombre «sans précédent» de 2,3 millions d’enfants sont menacés de malnutrition.
En raison d’un déficit de financements, le PAM a indiqué devoir réduire les rations pour les 2,5 millions de personnes les plus vulnérables et appelle à 274 millions de dollars pour maintenir ses opérations vitales jusqu’en décembre.
Par AFP
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