Après le chef du PKK, une délégation kurde rencontre Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan fait un geste alors qu’il s’apprête à prononcer un discours sur la scène de la salle de conférence du manoir Huber à Istanbul, le 31 mars 2019, après les élections municipales. ©Bulent Kilic / AFP

Une délégation du parti prokurde DEM a rencontré lundi le chef de l'État turc au lendemain de la visite qu'elle a rendue à Abdullah Öcalan, le fondateur du PKK qui s'apprête à déposer les armes, a annoncé la présidence turque.

Les députés DEM Pervin Buldan et Mithat Sancar ont été reçus au palais présidentiel par le président Recep Tayyip Erdogan, le chef des services de renseignements Ibrahim Kalin et le vice-président du parti AKP au pouvoir, Efkan Ala.

Le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, détenu depuis 1999 sur une île prison au large d'Istanbul, a appelé cet hiver son parti à déposer les armes après quatre décennies de combats contre Ankara.

«Notre délégation a partagé ses points de vue et ses suggestions sur la nouvelle étape du processus (de paix, ndlr) et sur celles à venir», a noté le DEM dans une déclaration à l'issue du rendez-vous, saluant «la volonté mutuelle de faire progresser le processus».

Cette réunion avait eu lieu en amont d'une première cérémonie de désarmement prévue pour d'ici à la mi-juillet par un groupe du PKK dans le nord de l'Irak.

Avant la cérémonie, le chef des services de renseignement turcs Ibrahim Kalin, se rendra mardi à Bagdad pour des discussions de haut niveau sur le processus de désarmement, a écrit le quotidien turc Hurriyet.

Par la suite, M. Kalin rencontrera le président du Parlement turc, Numan Kurtulmus, pour discuter de la création d'une commission parlementaire sur le processus de paix, a affirmé à l'AFP un conseiller de M. Kurtulmus.

Proposée par le DEM, cette commission sera chargée de préparer une modification de la législation pour permettre, selon la presse turque, de «réintégrer dans la société» les anciens combattants du PKK.

Cette commission qui «jouerait un rôle majeur», selon le chef historique du PKK, pourrait être établie mi-juillet, a déclaré le DEM à l'AFP.

M. Erdogan a estimé samedi que le début du désarmement donnerait un nouvel élan au processus de paix en cours avec le PKK.

Le DEM, le Parti de l'égalité et de la démocratie des peuples, la troisième plus importante formation politique au Parlement turc, a joué un rôle-clé d'intermédiaire entre le pouvoir turc et M. Öcalan.

Après leur entrevue dimanche avec Abdullah Öcalan, les députés DEM ont affirmé que le fondateur du PKK «attachait une grande importance à la rencontre de notre délégation avec le président, d'une importance historique».

Abdullah Öcalan a même présenté ses condoléances à l'armée turque dont douze soldats sont morts, intoxiqués par des émanations de méthane dans des grottes au nord de l'Irak où ils recherchaient le corps de l'un des leurs, tué en 2022.

Le PKK, considéré comme organisation terroriste par Ankara, a annoncé le 12 mai sa dissolution et la fin des violences qui ont fait au moins 40.000 morts, répondant à son chef historique, qui reste sa figure tutélaire malgré les années de détention.

AFP

 

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