
Dans le tumulte du web, une nouvelle pollution numérique gagne du terrain: le slop. Ce mot anglais, désormais adopté en français, désigne la déferlante de contenus générés par intelligence artificielle – souvent absurdes, répétitifs ou sans valeur – qui envahissent nos écrans. En le nommant, on commence peut-être à le combattre.
Dans les coulisses de notre navigation quotidienne, un mot s’impose depuis peu dans les cercles technophiles et les médias: slop. D’abord cantonné à la sphère anglophone, ce terme a récemment fait irruption dans l’espace francophone, porté par l’urgence de nommer une nouvelle forme de pollution numérique: l’accumulation massive de contenus générés par intelligence artificielle (IA), perçus comme inutiles, répétitifs, voire nuisibles.
Un emprunt au lexique technologique
Le terme est emprunté à l’anglais: slop désigne des déchets liquides ou des productions de faible valeur.
Le mot a été réinvesti au sein de la culture numérique pour désigner une nouvelle catégorie de contenus IA envahissants: textes, images ou sons générés par IA, que les internautes reçoivent sans les avoir demandés, et qu’ils jugent inutiles ou absurdes.
En 2025, le mot fait son apparition dans l’usage francophone, sans traduction, ce qui souligne à la fois son caractère technique et sa pertinence descriptive.
Le mot s’est ainsi imposé comme un anglicisme fonctionnel pour nommer un nouveau phénomène numérique, à l’image de spam (messages indésirables).
Du spam au slop: une mutation de la nuisance numérique
Là où le spam saturait nos boîtes mail de messages promotionnels non sollicités, le slop sature nos fils d’actualité de contenus IA décontextualisés, parfois absurdes ou trompeurs: vidéos de cuisine recyclées, citations faussement inspirantes, galeries d’images irréalistes, voire faux profils sur les réseaux sociaux. Le phénomène est particulièrement marqué sur Facebook, TikTok ou Instagram, où ces contenus sont générés à la chaîne pour optimiser l’algorithme.
Cette prolifération de contenus générés par IA soulève une inquiétude majeure: plus l’IA consomme de slop, plus elle est susceptible d’en produire à son tour, amplifiant la médiocrité des contenus et détériorant la qualité informationnelle du web.
En nommant cette dérive, slop devient un outil critique, une alerte sémantique contre la dilution du sens dans les flux de contenus.
Commentaires