L'Australie fait face à la prolifération d'une algue toxique sur sa côte sud
4.400 km² touchés, des plages recouvertes de carcasses. Un désastre écologique sans précédent. ©Pexels

La prolifération d’une algue mortelle pour des centaines d’espèces marines suscite une inquiétude croissante au sud de l’Australie, en ce qu’elle perturbe l’activité des pêcheries et pousse les autorités à réfléchir dès cette semaine à des solutions d’urgence.

Le gouvernement d’Australie-Méridionale organise mardi une réunion d’urgence afin d’être informé par les scientifiques sur la prolifération de l’algue Karenia mikimotoi, qui endommage les branchies des poissons et les asphyxie.

La veille, le Premier ministre Anthony Albanese a annoncé une aide financière de 14 millions de dollars australiens (un peu moins de 7,8 millions d’euros) pour les pêcheries touchées et le nettoyage des côtes, entre autres.

L’algue toxique était déjà présente sur 4.400 kilomètres carrés de côtes lorsqu’elle a été repérée pour la première fois à la mi-mars.

Les plages de sites touristiques riches en faune et en flore, tels que l’île Kangourou, au sud de la ville d’Adélaïde, les péninsules de Yorke et Fleurieu, sont jonchées de carcasses de requins, de raies, de crabes et de pieuvres.

«Il est difficile d’exagérer l’extrême gravité» de cette crise environnementale, a expliqué Adriana Verges, écologiste marine à l’université de Nouvelle-Galles du Sud.

«On parle d’une mortalité massive qui touche près de 500 espèces marines différentes, dont des éponges et d’autres invertébrés essentiels à la formation de l’habitat, ainsi que des poissons. C’est complètement dévastateur», a-t-elle ajouté.

Ian Mitchell, qui gère un marché aux poissons à Adélaïde, a expliqué que certaines pêcheurs n’avaient rien pu remonter dans leurs filets depuis avril.

«Je n’ai jamais rien vu d’aussi grave», a-t-il déclaré à la chaîne nationale ABC.

«Je parle à des pêcheurs tous les jours, et j’en ai au téléphone qui sont en larmes.»

Selon Paul Gamblin, directeur général de l’Australian Marine Conservation Society, les industries de la pêche et de l’aquaculture peuvent mettre des années à s’en remettre.

«Il s’agit d’un énorme signal d’alarme», a-t-il déclaré à l’AFP.

L’Australie-Méridionale n’avait encore jamais connu de prolifération d’algues toxiques de cette ampleur ou de cette durée.

Le changement climatique a entraîné une augmentation de la fréquence et de la durée des vagues de chaleur marine dans toute l’Australie, ce qui affecte considérablement les écosystèmes marins.

Par Laura CHUNG/AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire