Libération de Georges Abdallah: les Etats-Unis dénoncent «une grave injustice»
Des partisans et des sympathisants accueillent le militant libanais pro-palestinien Georges Ibrahim Abdallah, 73 ans, à son arrivée à l’aéroport international de Beyrouth le 25 juillet 2025, après avoir purgé plus de 40 ans de prison en France. ©Ibrahim Amro / AFP

Les États-Unis ont condamné samedi la libération par la France du militant libanais propalestinien Georges Ibrahim Abdallah, condamné dans les années 1980 pour complicité d'assassinats de diplomates américain et israélien, que Washington considère comme un «terroriste».

«Les États-Unis s'opposent à la libération par le gouvernement français et à l'expulsion vers le Liban du terroriste condamné Georges Ibrahim Abdallah», a fait savoir une porte-parole du département d'État, Tammy Bruce.

«Sa libération menace la sécurité des diplomates américains à l'étranger et constitue une grave injustice pour les victimes et les familles des personnes tuées. Les États-Unis continueront de soutenir la poursuite de la justice dans cette affaire», a-t-elle ajouté.

Libérable depuis 1999, Georges Ibrahim Abdallah était l'un des plus anciens détenus de France, après plus de 40 ans passés derrière les barreaux.

Il est rentré au Liban vendredi, après que la cour d'appel de Paris a ordonné sa libération la semaine dernière, à condition qu'il quitte le territoire français et n'y revienne plus.

Ancien chef des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises), un groupuscule libanais marxiste, il avait été condamné à la perpétuité pour complicité dans les assassinats de deux diplomates tués en 1982: le lieutenant-colonel américain Charles Ray, puis l'Israélien Yacov Barsimantov, considéré comme le responsable du Mossad en France, abattu par une femme devant son épouse et ses deux enfants.

Il a toujours nié son implication dans ces assassinats, tout en refusant de condamner des «actes de résistance» contre «l'oppression israélienne et américaine».

À l'époque des faits, dans le contexte de la guerre civile libanaise et de l'invasion israélienne au Sud-Liban en 1978, les FARL ciblaient les intérêts d'Israël et de son allié américain à l'étranger.

La cour d'appel de Paris a jugé la durée de sa détention «disproportionnée» par rapport aux crimes commis et au vu de l'âge de M. Abdallah.

Les FARL, dissoutes depuis longtemps, n'ont «pas commis d'action violente depuis 1984», a aussi rappelé la cour, voyant en Georges Abdallah un «symbole passé de la lutte palestinienne».

Le parquet général de Paris a annoncé lundi un pourvoi en cassation contre cette décision. Le recours, qui ne sera pas examiné avant plusieurs semaines, n'est pas suspensif et ne pouvait empêcher le retour de Georges Abdallah au Liban.

AFP

 

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