
La Grèce, en proie à la canicule avec des températures proches de 46°C, a fait face samedi à de multiples incendies de forêt attisés par des vents violents, notamment près d'Athènes.
De l'île de Crète à la péninsule du Péloponnèse (sud-ouest) en passant par la région de la capitale, plusieurs de ces feux inquiétaient les autorités, pour qui «le plus difficile est encore à venir», selon le porte-parole des pompiers Vassilis Vathrakogiannis.
«Tous les services (de sapeurs-pompiers) du pays ont été placés en état d'alerte générale, ainsi que toutes les forces de la Protection civile», a-t-il ajouté lors d'un bref point-presse.
Dans ce pays méditerranéen coutumier des vagues de chaleur intense, quelque 52 départs de feu ont été répertoriés par les pompiers au cours des dernières 24 heures, selon la même source, dont 44 ont toutefois pu être maitrisés.
Depuis lundi, l'ensemble du pays est frappé par une canicule qui a fait monter le thermomètre jusqu'à 45,8°C vendredi localement.
Sixième jour
Samedi, sixième jour consécutif de forte chaleur, la température à Athènes à atteint 40,8°C et ne devrait retomber qu'à partir de lundi, selon les prévisions météorologiques.
La Grèce, qui subit fortement l'impact du changement climatique, a demandé l'aide de l'Union européenne pour faire face aux flammes avec six avions de lutte contre les incendies, via le programme européen de partage de ressources (RescEU).
A 30 km au nord de la capitale grecque, les autorités ont appelé les habitants à évacuer deux villages, Drosopigi et Kryoneri, où de nombreuses maisons sont en flammes selon la chaîne de télévision publique ERT.
En fin de journée, un ciel chargé de fumée, oscillant entre le gris et le rouge, s'est formé au dessus d'Athènes.
Des vents violents, de force 5 à 6 degrés sur l'échelle de Beaufort, compliquaient les opérations des pompiers alors que la Protection civile avait placée l'Attique, la région d'Athènes, en vigilance rouge (le niveau maximum) en raison du risque extrême d'incendies.
Rafales de feu
La situation est difficile et imprévisible car «la région connaît des rafales de vent qui ressemblent à des rafales de feu», a expliqué Giannis Moniakis, conseiller du maire d'Oropos, dont dépendent ces localités.
Au total, 102 pompiers sont déployés dans cette zone, ainsi que 36 véhicules, deux avions et trois hélicoptères, selon l'agence de presse ANA.
Sur la petite île de Cythère, au large du Péloponnèse (sud-ouest), une opération d'évacuation par la mer de personnes coincées sur une plage était en cours, selon l'agence grecque ANA.
Ces personnes, dont le nombre n'a pas été précisé, n'ont pas pu quitter la plage de Limniona par la route en raison de la vitesse de propagation des flammes aux alentours.
Un patrouilleur maritime et trois bateaux privés assurent cette évacuation.
Sur cette île de 3.600 habitants appréciée des touristes, le brasier est hors de contrôle. Des vents violents soufflant à 6 sur l'échelle de Beaufort ont accéléré la propagation des flammes.
Pour renforcer les effectifs sur place, 16 pompiers et six véhicules ont été acheminés par bateau.
Sur l'île d'Eubée, proche de l'Attique, un autre incendie était également hors de contrôle. Deux sapeurs pompiers ont été hospitalisés avec des blessures légères.
«Les destructions sont incommensurables car plusieurs élevages porcins de la région ont déjà été ravagés par les flammes», a déclaré le maire de Dirfion-Messapion, dont dépend l'île d'Eubée, Giorgos Psathas.
Un autre incendie faisait également rage dans le Péloponnèse, dans la région de Messénie.
Samedi la température la plus élevée a été enregistrée dans l'ouest de la Grèce, à Amfilochie, à 45,2°C, selon le site meteo.gr de l'Observatoire national d'Athènes.
Au début de l'été, un important incendie de forêt sur l'île très touristique de Crète avait entraîné des milliers d'évacuations.
La Grèce connaît chaque été des incendies destructeurs. L'an dernier avait été particulièrement dramatique en la matière, avec un immense brasier qui avait atteint les banlieues d'Athènes.
Katerina Nikolopoulou/AFP
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