
Dans un souci de renforcement de la transparence et de lutte contre les falsifications et la contrebande de médicaments, une campagne conjointe avec le ministère de la Santé sera bientôt lancée, comme annoncé mardi par le président de l’Ordre des pharmaciens, Joe Salloum.
Elle prévoit notamment l’introduction d’un code QR sur chaque boîte de médicament, qu’il soit importé ou fabriqué localement, permettant aux patients de vérifier l’authenticité et la qualité du produit directement sur leur téléphone.
On rappelle qu’au cours des derniers mois, plusieurs cas de contrefaçon et de contrebande de médicaments ont été signalés au Liban, suscitant l’inquiétude des professionnels de la santé.
Dans ce contexte, M. Salloum a appelé à la mise en place d’une politique pharmaceutique durable, fondée sur le soutien à l’industrie locale, la protection des bureaux scientifiques et le renforcement de l’Agence nationale du médicament, garant de la transparence du secteur.
Par ailleurs, et alors que la pénurie de certains médicaments persiste, le président de l’Ordre des pharmaciens, a assuré qu'elle reste «normale» et moins critique qu’auparavant. Dans un entretien accordé à la Voix du Liban, il a indiqué qu'une liste actualisée des médicaments en rupture de stock a été transmise au syndicat des importateurs et sera prochainement envoyée au ministère de la Santé pour action.
Abordant les causes de la pénurie, il a évoqué les difficultés de coordination entre les usines pharmaceutiques étrangères et les entreprises libanaises. Malgré cela, il a souligné que les pharmacies restent l’endroit le plus sûr pour se procurer des médicaments, insistant sur la relation de confiance entre le pharmacien et le patient.
Il a, en outre, mis en garde contre une instrumentalisation des pénuries actuelles dans le but de réintroduire sur le marché des médicaments contrefaits ou de contrebande. Il a affirmé que la situation s’est notablement améliorée grâce à la fermeture des frontières terrestres avec la Syrie et au renforcement des contrôles à l’aéroport et au port. Il a également dénoncé les tentatives d’introduction, sous couvert d’«importations d’urgence», de médicaments de qualité douteuse sur les listes officielles du ministère.
Concernant les compléments alimentaires, il a alerté sur les risques liés à leur vente anarchique via les réseaux sociaux ou par des vendeurs non agréés. Il a confirmé que des échantillons ont été envoyés à des laboratoires à l’étranger pour analyse et qu’aucune mesure ne sera prise avant réception des résultats. Une proposition de loi est en préparation pour encadrer strictement ce secteur, soumettant ces produits au contrôle de l’Ordre et du ministère de la Santé et interdisant toute promotion publicitaire non réglementée.
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