Budget: un chantier de transparence pour réconcilier les Libanais avec l'État
Yassine Jaber promet efficacité et transparence. ©Al-Markaziya

Le ministre des Finances, Yassine Jaber, a tenu une conférence de presse, mercredi, aux côtés de l’ambassadeur de France Hervé Magro et de représentants de l’Agence française de développement (AFD) et d’Expertise France, pour faire le point sur le projet de réforme de la préparation et de l’exécution du budget public.

Ce projet, baptisé «Renforcement de la préparation budgétaire pour une gestion des finances publiques saine», soutenu par la France depuis 2020, vise à rendre la machine budgétaire de l’État plus transparente, plus efficace et plus crédible, dans un contexte économique et institutionnel toujours très fragile.

George Maarawi, directeur général des finances, a ouvert la conférence en présentant les résultats tangibles du projet: plus de 85% des reçus fiscaux accumulés ont été traités; réintégration des intermédiaires financiers non bancaires dans le circuit fiscal officiel; simplification du cadre légal d’élaboration du budget; instauration de priorités claires en matière de dépenses publiques.

M. Maarawi a insisté: «Le chemin de la réforme est en cours.» Prochaine étape? La publication de rapports sur l’exécution budgétaire, dans une démarche de transparence qui doit restaurer la confiance du public.

De son côté, l’ambassadeur Hervé Magro a salué les efforts de la Direction des finances, malgré un contexte très difficile. Il a annoncé un nouveau financement de 400.000 euros, ainsi que l’arrivée prochaine d’un expert budgétaire français pour deux ans.

La France accompagne ce chantier depuis 2020 à travers l’AFD, Expertise France et le Trésor français. Parmi les résultats notables: un guide budgétaire unifié a été produit et adopté, rassemblant des années de décisions disparates. L’État dispose désormais d’une base commune pour planifier, arbitrer et justifier ses dépenses.

Le ministre Yassine Jaber a rappelé l’importance stratégique du projet dans un moment où beaucoup d’acteurs internationaux avaient tourné le dos à l’État libanais. «Ce projet n’a pas contourné l’État: il a travaillé à le faire renaître de l’intérieur», a-t-il affirmé.

Selon M. Jaber, ces efforts ne sont pas des réformes cosmétiques. Ils touchent au cœur même de la gouvernance. L’objectif est clair: passer d’un État paralysé à un État responsable, capable de produire des données crédibles, de planifier, de décider et surtout de rendre compte.

Il a conclu avec optimisme: «Même au cœur de l’effondrement, on peut restaurer un ordre, offrir de la clarté et redonner à l’administration sa dignité.»

 

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