
Le Premier ministre soudanais Kamil Idris est en visite officielle en Égypte, où il est arrivé jeudi. Il s’agit de son premier déplacement officiel à l'étranger depuis sa prise de fonctions, en mai, dans un pays en proie à une guerre civile meurtrière depuis plus de deux ans.
Diplomate de carrière et ancien haut responsable des Nations unies, M. Idris doit s'entretenir avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, selon l'agence de presse officielle soudanaise Suna.
Il tiendra également des discussions élargies avec son homologue égyptien Moustafa Madbouly pour «examiner les moyens de renforcer la coopération bilatérale dans divers domaines», a indiqué le gouvernement égyptien dans un communiqué.
L'Égypte soutient le pouvoir militaire soudanais depuis le déclenchement en avril 2023 de la guerre, lorsque l'alliance fragile entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) s'est effondrée.
Les FSR ont rapidement pris le contrôle de vastes zones de Khartoum, mais après plusieurs mois de combats, l'armée a repris la capitale en mars dernier.
Les affrontements se sont depuis déplacés vers d'autres régions, notamment le Darfour (ouest) et le Kordofan (centre-sud).
La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 14 millions de personnes et plongé ce pays pauvre dans la pire crise humanitaire actuelle dans le monde, selon l'ONU.
Le Soudan est de facto divisé, l'armée contrôlant le nord, l'est et le centre du pays, tandis que les FSR contrôlent la quasi-totalité de la vaste région du Darfour et certaines parties du sud du pays.
Les paramilitaires cherchent à instaurer une administration rivale dans l'ouest du Soudan, une initiative qui, selon l'ONU, pourrait accentuer les divisions dans un pays déjà fragmenté.
Des voix critiques estiment par ailleurs que le nouveau gouvernement civil dirigé par Kamil Idris pourrait ne servir que de façade au maintien du pouvoir militaire.
avec AFP
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