La police du Kurdistan autonome d’Irak a arrêté le chef du principal parti d’opposition kurde, Nouvelle Génération, et annoncé qu’il devait être présenté mercredi devant un juge dans le cadre d’une affaire judiciaire.
Shaswar Abdulwahid, homme d’affaires propriétaire d’une télévision kurde, a été interpellé mardi soir à son domicile de Souleimaniyeh, la deuxième ville du Kurdistan, dominée par l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) du clan Talabani, l’un des deux partis historiques kurdes.
Depuis son entrée en politique, M. Abdulwahid, arrêté à plusieurs reprises et blessé lors d’une tentative d’assassinat, se montre très virulent dans ses critiques envers les deux grands partis régionaux, dénonçant corruption, pauvreté et chômage au Kurdistan.
L’autre grand parti, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), du clan Barzani, est au pouvoir à Erbil, capitale régionale.
Nouvelle Génération a presque doublé son nombre de députés aux dernières élections législatives, devenant la troisième force du Parlement régional avec 15 sièges.
L’interpellation de M. Abdulwahid a eu lieu «sur ordre judiciaire», a indiqué le porte-parole de la police de Souleimaniyeh, Sarkout Ahmed, précisant qu’il serait présenté devant un juge mercredi.
Une source judiciaire a précisé à l’AFP que l’arrestation faisait suite à une condamnation par contumace à six mois de prison pour ne pas s’être présenté aux audiences d’un procès, après une plainte pour «diffamation» déposée par une ex-parlementaire.
Mercredi, selon la loi, le verdict pourrait être annulé pour que l’affaire soit réexaminée. L’opposant pourrait demander une remise en liberté sous caution ou être maintenu en détention.
Nouvelle Génération estime que l’arrestation de son chef est liée à des déclarations qu’il a faites récemment sur les salaires impayés des fonctionnaires.
M. Abdulwahid «avertissait que si la crise des salaires n’était pas résolue cette semaine (...) Nouvelle Génération aurait une importante prise de position la semaine prochaine», a indiqué le parti dans un communiqué.
Les autorités régionales sont régulièrement pointées du doigt par les défenseurs des droits humains, qui dénoncent arrestations arbitraires, violations de la liberté de manifester et atteintes à la liberté de la presse.
AFP
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