Zelensky à Londres, à la veille du sommet Trump-Poutine en Alaska
Alors que l’Ukraine intensifie ses frappes de drones et que la Russie progresse sur le terrain, Donald Trump et Vladimir Poutine s’apprêtent à se rencontrer en Alaska, dans un sommet qui pourrait ouvrir la voie à un cessez-le-feu ou, au contraire, enterrer toute négociation. ©Andreas Solaro / AFP

À la veille d’un sommet jugé décisif en Alaska entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est reçu jeudi matin à Londres par le Premier ministre britannique, Keir Starmer.

M. Zelensky et ses alliés européens ont intensifié la pression diplomatique pour mettre fin à la guerre en Ukraine, chaque camp cherchant à affirmer sa position avant la rencontre d’Anchorage.

Pression également sur le terrain: en réponse à une forte poussée militaire russe ces derniers jours, l’Ukraine a tiré des dizaines de drones dans la nuit de mercredi à jeudi, jusqu’à près de 500 km à l’intérieur du territoire russe, incendiant une raffinerie et blessant trois personnes près de Volgograd (sud), selon des responsables russes.

Donald Trump, qui doit s’exprimer jeudi dans le Bureau ovale sur un sujet non précisé par la Maison Blanche, a déclaré vouloir «tâter le terrain» en Alaska avec Vladimir Poutine. Mercredi, il a estimé que deux issues étaient possibles.

Si l’entretien se passe bien, il pourrait déboucher «presque immédiatement» sur une rencontre à trois entre le président russe, Volodymyr Zelensky et lui-même, pour mettre fin à la guerre déclenchée en février 2022 par l’invasion russe.

Mais si sa première réunion en personne avec le maître du Kremlin depuis 2019 tourne mal, Donald Trump a affirmé qu’il n’y aurait pas de «seconde rencontre» pour mettre fin au plus sanglant conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Piqué au vif par des commentaires de presse présentant la tenue du sommet comme une victoire diplomatique pour Vladimir Poutine, le président américain a assuré que la Russie ferait face à des «conséquences très graves» si elle n’acceptait pas de mettre fin à la guerre, sans toutefois préciser la nature de ces menaces.

Mercredi, dans le centre d’Anchorage, aucune rue bouclée ni présence policière visible ne laissait deviner qu’un sommet de la plus haute importance s’y préparait.

À l’aéroport, journalistes chargés de caméras et touristes armés de cannes à pêche se côtoyaient, tandis que les hôtels étaient complets et les loueurs de voitures pris d’assaut.

Donald Trump et Vladimir Poutine se rencontreront sur la base militaire d’Elmendorf-Richardson, dont l’importance stratégique avait culminé pendant la Guerre froide.

Jusqu’au dernier moment, chaque camp a consolidé sa position: militairement pour les Russes, diplomatiquement pour Kiev et ses alliés européens.

Donald Trump a indiqué avoir eu un «très bon appel» mercredi avec le président ukrainien ainsi qu’avec des dirigeants européens, de l’UE et de l’Otan.

«Nous espérons que le thème central de la réunion» vendredi sera «un cessez-le-feu immédiat», a déclaré M. Zelensky. Keir Starmer a, pour sa part, évoqué une chance «réelle» de cessez-le-feu.

Vladimir Poutine se rend en Alaska alors que les forces russes progressent nettement en Ukraine. Selon Moscou, elles ont conquis plus de 110 km² supplémentaires au 12 août par rapport à la veille, un record depuis fin mai 2024.

Face à cette avancée, l’Ukraine a ordonné mercredi l’évacuation de familles dans une dizaine de localités à l’est du pays.

La Russie exige que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.

Pour Kiev, ces exigences restent inacceptables.

AFP

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