Foot: Manchester United, une nuit en enfer et un déclin continu
Ruben Amorim marche, Manchester United s’enfonce encore. ©JUSTIN TALLIS / AFP

L'élimination contre une équipe de quatrième division, mercredi en Coupe de la Ligue, a ajouté une couche « d'humiliation » au bilan sportif désastreux de Manchester United version Ruben Amorim, dernier entraîneur en date incapable de redresser un navire à la dérive.

Pour The Mirror, les sextuples vainqueurs de la compétition ont vécu une « soirée humiliante » à Grimsby (2-2, tab 12-11). « So Grim » (« tellement déprimant »), a titré le tabloïd dans un clin d'oeil au club de League Two.

Ce revers s'ajoute aux déboires accumulés sous Ruben Amorim qui, eux-mêmes, s'inscrivent dans le lent et continu déclin de l'ancien géant du nord de l'Angleterre, jamais pleinement remis du départ d'Alex Ferguson.

Qu'il paraît lointain le Manchester United (1986–2013) de l'Ecossais multi-titré, celui des Ryan Giggs, Cristiano Ronaldo, Eric Cantona ou encore David Beckham...

L'équipe actuelle semble dépourvue de grands leaders, ses recrues de l'été (Cunha, Mbeumo et Sesko) n'ont pas apporté grand-chose pour l'heure et ses gardiens (Onana et Bayindir) ont brillé par leur fébrilité.

Lorsqu'on perd contre une 4e division, le problème « ce n'est pas le gardien, c'est tout le reste », a répondu Amorim. « C'est l'environnement, c'est la façon dont nous abordons la compétition », a ajouté le Portugais, estomaqué par le manque d'intensité de son équipe en début de match. « Nous étions complètement perdus. C'est difficile à expliquer ».

« Rien ne change » 

C'est bien tout le problème pour l'ancien entraîneur du Sporting, à court de solutions depuis son arrivée il y a neuf mois, en novembre 2024. Il s'obstine à jouer dans un système à trois défenseurs que de nombreux observateurs jugent inadapté à son effectif.

« Le système n'a pas d'importance », a-t-il coupé court mercredi, ce qu'il faut c'est « être différent » du visage montré jusqu'ici. « C'est le travail de l'entraîneur, et vous pouvez voir que rien ne change », a-t-il ajouté dans une formule désabusée et quasi-démissionnaire.

L'image d'Amorim en pleine réflexion tactique, déplaçant des pièces magnétiques sur un tableau plastifié alors que son équipe était menée 2-0 à l'heure de jeu, a été très largement moquée en Angleterre.

« Que va devenir Ruben Amorim maintenant ? L'image qu'il renvoie aujourd'hui... Je ne pense pas qu'il s'en remettra », a lâché l'ancien attaquant Chris Sutton à l'antenne de BBC Radio 5 Live.

Manchester United court toujours après une première victoire cette saison avant de recevoir Burnley, samedi (17h00 heure de Beyrouth) pour la troisième journée du championnat.

Attaque remaniée, gardiens questionnés 

En Premier League, Amorim n'a remporté que sept matches sur les vingt-neuf qu'il a supervisés (24,7 %), le pire ratio d'un entraîneur mancunien depuis le départ de Ferguson ; loin derrière les 50 % de David Moyes (2013-2014), deuxième dans ce classement des mauvais élèves.

Le Portugais a quelques circonstances atténuantes, notamment celle d'être arrivé en cours de saison l'année dernière (un timing qu'il trouvait mauvais), avec un effectif pas forcément adapté à sa philosophie de jeu.

Mais son groupe reste peuplé d'internationaux souvent rompus au très haut niveau et de jeunes talents au potentiel loin d'être optimisé. Sa gestion du cas Marcus Rashford, écarté puis exfiltré (à Aston Villa puis à Barcelone), n'est pas non plus un grand succès.

Il n'a jamais réussi à revitaliser son attaque la saison dernière, terminée à la 15e place en Premier League avec seulement 44 buts marqués en 38 matches.

Les propriétaires de Manchester United, un des clubs les plus riches au monde, ont aligné près de 230 millions d'euros (estimation de presse) cet été pour renforcer ce secteur avec Matheus Cunha, Bryan Mbeubo et Benjamin Sesko, sans rendement visible dans l'immédiat.

Ils n'ont en revanche pas mis un centime pour le poste de gardien, malgré les fragilités aperçues ces derniers mois. Altay Bayindir, devenu N.1 en début de saison, est apparu en difficulté en championnat, et André Onana s'est montré fautif sur les deux buts de Grimsby.

L'Italien Gianluigi Donnarumma, poussé vers la sortie par le Paris SG, est sur le marché mais les « Red Devils » privilégient le recrutement de Senne Lammens (23 ans), gardien belge du Royal Antwerp, selon les médias britanniques.

Avec AFP

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