
Le Portugal observe jeudi une journée de deuil national au lendemain du déraillement d'un funiculaire emblématique de Lisbonne qui a fait au moins 17 morts et 21 blessés dans un des quartiers ultra touristiques de Lisbonne.
La justice a annoncé l'ouverture d'une enquête après que le wagon du célèbre funiculaire de la Gloria, reliant la place du Rossio aux quartiers du Bairro Alto et du Principe Real, se soit renversé. Les causes ne sont pas encore connues.
Des images sur les réseaux sociaux montrent le funiculaire totalement disloqué apparaître, contre un mur et dans un nuage de fumée, après n'avoir apparemment pas pris le virage en bas de la rue qu'il empruntait.
Quelques mètres plus bas, un autre funiculaire est à l'arrêt. Des badauds regardent sidérés l'accident qui vient d'avoir lieu.
Toutes les victimes ont été dégagées des gravats du déraillement survenu peu après 18H00 locales (17H00 GMT), a indiqué à la presse en début de soirée Tiago Augusto, responsable du service d'urgences médicales, précisant que des étrangers figuraient parmi les victimes, sans être en mesure de préciser leur nationalité.
L'ascenseur, d'une capacité d'une quarantaine de passagers (dont la moitié debout), est un moyen de transport très apprécié des nombreux touristes qui visitent la capitale portugaise.
C'est «une tragédie qui ne s'était jamais produite dans notre ville», a réagi le maire de Lisbonne, Carlos Moedas.
Sous-traitance de l'entretien
Un important rassemblement de pompiers, police et services d'urgences médicales a été déployé toute la soirée au milieu de la rue très pentue où se trouvait le wagon, tombé sur le flanc et très endommagé, ont constaté des journalistes de l'AFP.
«Nous sommes un peu soulagés», a témoigné à l'AFP Antonio Javier, un touriste espagnol de 44 ans qui avait finalement renoncé à prendre l'ascenseur avec sa femme et ses deux enfants, car la file d'attente était trop longue.
D'après le site des Monuments nationaux, ce funiculaire a été construit par l'ingénieur franco-portugais Raoul Mesnier du Ponsard, et inauguré en 1885. Il a été électrifié à partir de 1915.
Un témoin de l'accident a déclaré à la chaîne SIC avoir vu le funiculaire descendre «à toute vitesse» sur la pente abrupte où il circule quotidiennement, avant de heurter un immeuble: «Il a percuté un bâtiment avec une force brutale et s'est effondré comme une boîte en carton, il n'avait aucun frein», a raconté cette femme.
Comme le détermine la loi «dans ce type de situations», «le ministère public va ouvrir une enquête» autour des circonstances de l'accident, a indiqué le parquet général à l'agence Lusa.
La société qui gère les transports de la capitale portugaise, la Carris, a immédiatement réagi en assurant que «tous les protocoles d'entretien» avaient été effectués, «notamment la maintenance générale, réalisée tous les quatre ans et effectuée en 2022, la maintenance intermédiaire, réalisée tous les deux ans, la dernière ayant été réalisée en 2024».
Sur les lieux du drame, le président du conseil d'administration de Carris, Pedro Bogas, a reconnu que l'entretien de ces véhicules était assuré par un prestataire externe depuis 14 ans sans fournir davantage d'explications.
«Des programmes de maintenance mensuelle, hebdomadaire et d'inspection quotidienne ont été scrupuleusement respectés», a aussi assuré la société, précisant avoir ouvert une enquête conjointement avec les autorités pour déterminer les causes du drame.
Sur le site de la société, l'annonce d'une opération d'entretien reste toujours visible, prévue du 4 au 7 mai 2025, période durant laquelle le funiculaire a dû être immobilisé.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a elle aussi présenté ses condoléances aux familles des victimes, en portugais, sur le réseau social X, assurant avoir appris «avec tristesse» l'accident.
Avec AFP
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