Visite de soutien de Rubio en Israël malgré la frappe au Qatar
US Secretary of State Marco Rubio gestures while walking on the tarmac before departing for Israel at Joint Base Andrews, Maryland, on September 13, 2025. ©NATHAN HOWARD / POOL / AFP

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a entamé dimanche une visite en Israël, après avoir réaffirmé le soutien inébranlable des États-Unis à leur allié, malgré une frappe israélienne au Qatar ayant suscité la réprobation.

Le chef de la diplomatie américaine est arrivé à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette visite intervient alors que le président américain Donald Trump s'est montré contrarié par l'attaque israélienne menée mardi, ciblant des responsables du mouvement islamiste palestinien Hamas au Qatar, un autre allié des États-Unis.

Ce bombardement sans précédent a visé un complexe résidentiel en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

« Cette attaque ne va pas changer la nature de notre relation avec Israël, mais nous allons devoir en parler, discuter de son impact », a déclaré le secrétaire d'État américain à des journalistes avant son départ.

Selon le département d'État, l'objectif de ce déplacement est de réaffirmer le soutien américain à Israël, à l'approche de la reconnaissance prochaine d’un État palestinien par plusieurs pays lors de l'Assemblée générale des Nations unies.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, Israël a décimé la direction du mouvement islamiste, promettant de le détruire et de l’expulser du territoire palestinien qu’il contrôle depuis 2007.

« Les chefs terroristes du Hamas vivant au Qatar se moquent du sort des habitants de Gaza. Ils ont bloqué toutes les tentatives de cessez-le-feu afin de prolonger indéfiniment la guerre », a affirmé Benjamin Netanyahu sur X. « Se débarrasser d'eux permettrait d'éliminer le principal obstacle à la libération de tous nos otages et à la fin de la guerre. »

Netanyahu considéré comme un « obstacle »

Mais pour le Forum des familles d'otages israéliens retenus à Gaza, c’est Netanyahu lui-même qui constitue un obstacle à la fin du conflit. « Chaque fois qu'un accord est sur le point d'être conclu, Netanyahu le sabote. »

Dans la bande de Gaza, affamée, assiégée et dévastée par près de deux ans de guerre, l'armée israélienne poursuit son offensive à Gaza-ville, qu'elle présente comme l’un des derniers bastions du Hamas.

Samedi, elle a affirmé que plus de 250 000 habitants avaient fui la ville de Gaza depuis l’intensification de ses bombardements.

Le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, a toutefois évoqué seulement 68 000 personnes ayant réussi à évacuer.

Selon des estimations récentes de l’ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de Gaza-ville, la plus grande agglomération du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias sur place et des difficultés d’accès, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations communiquées par les différentes parties.

Samedi, l’armée israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de Gaza-ville à évacuer vers le sud.

Le sud jugé dangereux

De nombreux acteurs humanitaires estiment toutefois qu’un nouveau déplacement de la population du nord vers le sud est impossible et dangereux.

Bakri Diab, qui a fui l’ouest de Gaza-ville avec sa famille, affirme que les frappes israéliennes continuent également dans le sud.

« Le sud n’est pas sûr non plus », déclare ce père de quatre enfants, âgé de 35 ans.

L’attaque du 7 octobre 2023 a causé la mort de 1 219 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 seraient décédées, selon l’armée israélienne.

En représailles, l’offensive israélienne a fait au moins 64 756 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire, sous autorité du Hamas. Elle a également ravagé la région et provoqué une crise humanitaire d'une ampleur dramatique.

L’ONU a déclaré l’état de famine à Gaza. Israël, qui maintient le siège du territoire, dément cette accusation.

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