Les dirigeants arabes et musulmans à Doha condamnent la frappe israélienne et appellent à l’unité
Des gratte-ciel sont visibles dans le skyline de Doha le 15 septembre 2025. ©Mahmud Hams / AFP

Les dirigeants arabes et musulmans se sont rassemblés à Doha pour un sommet d’urgence, condamnant la frappe israélienne contre des responsables du Hamas au Qatar comme une violation de la souveraineté et du droit international, tout en appelant à une riposte unifiée face à l’escalade de la guerre à Gaza.

Convoqué par le Qatar, le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique vise à accentuer la pression sur Israël, de plus en plus sommée de mettre fin à la guerre et à la crise humanitaire dans la bande de Gaza.

Le Hamas a affirmé que ses hauts responsables avaient survécu à la frappe aérienne menée à Doha la semaine dernière, qui a fait six morts et suscité une vague de critiques, y compris une réprimande du président américain Donald Trump.

Le président libanais Joseph Aoun a été l’un des premiers à arriver, soulignant l’alignement de son pays avec les efforts régionaux pour contrer les actions israéliennes. L’homme d’affaires américain Tom Barrack, également présent, a salué le rôle du Qatar comme médiateur et affirmé que le sommet envoyait «un message fort d’unité arabe et islamique à la communauté internationale».

En ouvrant les travaux, l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, a qualifié la frappe israélienne d’«agression flagrante, traîtresse et lâche», accusant Israël de chercher à saboter les pourparlers de cessez-le-feu en cours. Il a dénoncé une guerre devenue un «génocide» et accusé le Premier ministre Benyamin Netanyahou de nourrir l’«illusion dangereuse» de transformer le monde arabe en sphère d’influence israélienne.

Le Qatar, médiateur clé aux côtés de l’Égypte et des États-Unis, accueillait alors des discussions sur une nouvelle proposition américaine. «Quiconque s’emploie méthodiquement à assassiner son interlocuteur cherche à torpiller les négociations», a déclaré l’émir, ajoutant que «pour eux, les négociations ne sont qu’un volet de la guerre».

Parmi les participants figuraient le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, le président iranien Massoud Pezeshkian, le Premier ministre irakien Mohammed Chia al-Soudani, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président palestinien Mahmoud Abbas.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a exhorté la communauté internationale à mettre fin à son «silence», estimant que l’inaction avait encouragé Israël à semer «destruction et chaos» dans la région. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a dénoncé la «belligérance» israélienne contre le Qatar, tandis que le roi Abdallah II de Jordanie a appelé à une réponse «claire, décisive et dissuasive».

Le Premier ministre irakien a proposé la création d’un pacte de sécurité collective de type OTAN pour les États arabes et islamiques, considérant qu’une attaque contre l’un équivaudrait à une agression contre tous. Il a plaidé pour la formation d’un comité conjoint chargé de porter cette position devant l’ONU et de tracer une feuille de route vers un cessez-le-feu.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a, lui, accusé les dirigeants israéliens de perpétrer des « massacres » et de vouloir entraîner la région dans le chaos. Il a appelé à exercer des pressions économiques, à renforcer l’autosuffisance du monde arabe et islamique et à engager des poursuites judiciaires contre les responsables israéliens.

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