
L'armée israélienne a annoncé mercredi l'ouverture, temporaire, d'un nouvel axe pour accélérer la fuite des habitants de Gaza-ville vers le sud, au lendemain du lancement d'une offensive militaire majeure destinée à anéantir le Hamas dans cette zone.
«Pour faciliter le déplacement vers le sud, une voie de passage temporaire est ouverte via la rue Salaheddine», a annoncé l'armée dans un message de son porte-parole arabophone, le colonel Avichay Adraee sur les réseaux sociaux.
L'armée israélienne, qui multiplie les appels à évacuer Gaza-ville, avait jusque-là conseillé aux habitants de fuir par la route côtière vers ce qu'elle a défini elle-même comme une zone humanitaire plus au sud, englobant notamment une partie de la région d'Al-Mawasi.
La route Salaheddine coupe la bande de Gaza en son milieu du nord au sud parallèlement à la côte méditerranéenne.
L'itinéraire d'évacuation «sera ouvert pendant 48 heures seulement», à partir de mercredi midi (09h00 GMT), a néanmoins prévenu le colonel Adraee.
L'ONU estimait fin août à environ un million d'habitants le nombre de Palestiniens dans Gaza-ville et ses environs.
Ces derniers jours, des journalistes de l'AFP ont observé un nouvel exode de Gaza-ville vers le sud, mais l'armée israélienne estime encore mercredi matin que seules «plus de 350.000» personnes ont fui vers le sud.
Des dizaines de Palestiniens interrogés dans la ville de Gaza par l'AFP depuis plusieurs semaines ne cessent de répéter qu'il n'y «a aucun endroit sûr» où aller dans la bande de Gaza et qu'ils préfèrent encore mourir sur place plutôt que d'être déplacés une énième fois.
L'armée israélienne a annoncé mardi avoir lancé une offensive terrestre majeure à Gaza-ville visant à expulser le Hamas d'un de ses derniers grands bastions dans la bande de Gaza, territoire dévasté par la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël.
«Défaite définitive»
L'offensive sur Gaza-ville, annoncée depuis la mi-août et pour laquelle l'armée israélienne a rappelé des dizaines de milliers de réservistes, est largement condamnée à l'étranger.
Israël semble «déterminé à aller jusqu'au bout», a jugé mardi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, déplorant une situation «moralement, politiquement et légalement intolérable» à Gaza.
De nombreux pays, mais aussi une part importante de la société israélienne, accusent le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de fuite en avant, surtout après l'attaque israélienne du 9 septembre ayant visé une réunion de dirigeants du Hamas à Doha, alors que les États-Unis tentaient de pousser à un accord de cessez-le-feu et de libération des otages à Gaza.
Israël a annoncé l'extension de ses opérations militaires à Gaza-ville juste après le départ du secrétaire d'État américain Marco Rubio, qui a promis lors d'une visite à Jérusalem le «soutien indéfectible» de Washington à son allié israélien pour éliminer le Hamas.
«Notre objectif est d'intensifier les frappes contre le Hamas jusqu'à sa défaite définitive», a affirmé mardi le chef d'état-major de l'armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir.
Par l'équipe de l'AFP dans la bande de Gaza
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