Starmer salue le rôle du Qatar dans la libération de Britanniques détenus en Afghanistan
Une photo non datée diffusée par la famille de Peter et Barbie Reynolds à Londres le 1er août 2025 montre le couple posant pour une photo dans un lieu inconnu. ©d'www.freepeterandbarbie.com/AFP

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué le "rôle essentiel" joué par le Qatar dans la libération vendredi d'un couple de Britanniques âgés, détenus en Afghanistan par les talibans pendant près huit mois.

«Je me réjouis de la libération de Peter et Barbara Reynolds (...) et je sais que cette nouvelle tant attendue sera un immense soulagement pour eux et leur famille», a déclaré le dirigeant britannique dans un communiqué. «Je tiens à rendre hommage au rôle essentiel joué par le Qatar, notamment par l'émir" Tamim ben Hamad Al-Thani, "dans l'obtention de leur libération», a-t-il ajouté.

Le Qatar, médiateur traditionnel entre les talibans et d'autres pays, avait annoncé un peu plus tôt la libération du couple.

Peter Reynolds, 80 ans, longue barbe blanche, et Barbie Reynolds, 76 ans, large robe noire et voile rouge, ont embarqué à bord d'un avion à l'aéroport de Kaboul, après avoir été remis au représentant spécial britannique, Richard Lindsay, selon des images diffusées par la télévision Sky News.

Les autorités talibanes ont refusé de donner les raisons pour lesquelles les deux Britanniques ont été arrêtés en février alors qu'ils rentraient chez eux.

«Nous avons été très bien traités, nous avons hâte de revoir nos enfants», a dit Barbie Reynolds, depuis le tarmac à Kaboul.

«Ils sont très soulagés de rentrer à la maison et d'être très bientôt à nouveau aux côtés de leur famille», s'est félicité M. Lindsay.

Le couple est désormais en route vers Doha, interlocuteur privilégié entre les talibans revenus au pouvoir en 2021 et la communauté internationale qui ne les reconnaît pas, à l'exception de Moscou.

Depuis Londres, le ministre Hamish Falconer s'est dit «soulagé» que «leur calvaire ait pris fin», dans un communiqué.

Les deux Britanniques, qui se sont mariés à Kaboul en 1970 et possèdent aussi la nationalité afghane, dirigent depuis de longues années une association qui délivre des programmes d'éducation aux enfants et aux femmes.

Les époux avaient également acquis la nationalité afghane et les autorités talibanes ne cessaient de répéter qu'elles les jugeaient au titre de citoyens, sans jamais toutefois annoncer de charges retenues contre le couple.

Passionnée par le pays depuis des décennies et y habitant depuis 18 ans, Barbie Reynolds a assuré vendredi avoir «hâte de revenir en Afghanistan si nous le pouvons».

«Citoyens afghans»

«Nous sommes citoyens afghans», a-t-elle encore dit, alors que les enfants du couple n'ont cessé ces derniers mois d'alerter la presse internationale au sujet de leurs parents, s'inquiétant pour leur vie s'ils restaient encore en détention.

Le Qatar a «facilité» leur libération, a expliqué Abdul Qahar Balkhi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères afghan sur son compte X.

C'est aussi via Doha que d'autres étrangers ont récemment quitté des cellules afghanes où ils étaient retenus. Parmi eux, la Sino-Américaine Faye Hall, arrêtée le 1er février dans la province de Bamiyan, à l'ouest de Kaboul, en compagnie de Peter et Barbie Reynolds, ses amis, et libérée fin mars.

Samedi dernier, les autorités talibanes avaient parlé d'autres étrangers retenus dans le pays, notamment au moins un Américain avec l'envoyé spécial américain pour les détenus, Adam Boehler, qui effectuait alors une rare visite à Kaboul.

«Adam Boehler, sur la question des citoyens emprisonnés en Afghanistan et aux États-Unis, a déclaré que les deux pays allaient échanger leurs prisonniers», avait alors assuré le bureau du vice-Premier ministre taliban, Abdul Ghani Baradar.

Londres avait été l'une des rares capitales occidentales à avoir annoncé débloquer plusieurs millions de dollars pour venir en aide à l'Afghanistan, frappé le 31 août par un séisme de magnitude 6, le plus meurtrier de son histoire récente avec plus de 2 200 morts.

Le couple a d'abord été emprisonné dans un centre de haute sécurité, avant d'être transféré fin juillet à Kaboul.

Des experts de l'ONU ont pu leur rendre visite le 21 juillet et avaient transmis un message vocal du couple à leurs enfants.

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