Zelensky à l'ONU: une adhésion à l'Otan pas une garantie de sécurité automatique
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’exprime lors de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) au siège de l’ONU à New York, le 24 septembre 2025. ©Spencer Platt / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé mercredi à la tribune de l'ONU qu'une adhésion à l'OTAN ne garantissait pas automatiquement la sécurité et loué le revirement de Donald Trump, suggérant que Kiev pourrait reprendre des territoires occupés par la Russie.

Mardi, le président américain avait jugé que Kiev pourrait «regagner son territoire dans sa forme originelle et peut-être même aller plus loin» face à la Russie, changeant du tout au tout son approche du conflit après avoir assuré pendant des mois que l'Ukraine devrait, au contraire, probablement céder des territoires.

«En raison de la faiblesse des institutions internationales, cette folie perdure, et même faire partie d'une alliance militaire de longue date ne signifie pas automatiquement que vous êtes en sécurité», a affirmé M. Zelensky dans un discours devant l'Assemblée générale de l'ONU.

Les États-Unis ont exclu toute éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'Alliance atlantique, dont l'un des principes fondateurs est qu'une attaque contre l'un de ses membres est une attaque contre tous.

Le dirigeant ukrainien s'est encore dit satisfait de sa rencontre mardi en marge de l'Assemblée générale, avec le président américain.

«Nous avons eu une bonne réunion avec le président Trump, et j'ai également discuté avec de nombreux autres dirigeants influents. Ensemble, nous pouvons changer beaucoup de choses», a-t-il dit.

«Bien sûr, nous faisons tout notre possible pour que l'Europe apporte une aide réelle, et bien sûr, nous comptons sur les États-Unis», a-t-il ajouté.

M. Zelensky a aussi estimé que l'Europe ne pouvait pas se permettre que la Moldavie entre dans l'orbite de la Russie.

«La Russie tente de faire à la Moldavie ce que l'Iran a fait autrefois au Liban, et une fois encore, la réponse internationale est insuffisante», a-t-il déclaré.

«Nous avons déjà perdu la Géorgie en Europe... et depuis de nombreuses années, le Bélarus s'oriente également vers une dépendance vis-à-vis de la Russie. L'Europe ne peut pas se permettre de perdre également la Moldavie», a affirmé le dirigeant ukrainien.

Il a, par ailleurs, tiré la sonnette d'alarme concernant le développement de drones autonomes et d'aéronefs sans pilote capables d'abattre d'autres drones et de cibler des infrastructures critiques.

«Nous vivons actuellement la course aux armements la plus destructrice de l'histoire de l'humanité, car cette fois-ci, elle inclut l'intelligence artificielle», a-t-il fait valoir.

«Si le monde ne peut pas répondre à toutes les menaces et s'il n'existe pas de plateforme solide pour la sécurité internationale, restera-t-il encore de la paix sur Terre?», s'est-il exclamé.

Le dirigeant ukrainien a concédé dans ce contexte que son pays avait été contraint d'intensifier sa production militaire.

«L'Ukraine ne dispose pas des gros missiles que les dictateurs aiment exhiber lors des défilés, mais nous avons des drones qui peuvent voler jusqu'à 2.000 ou 3.000 kilomètres», a-t-il dit.

«Nous n'avions pas d'autre choix que de les construire pour protéger notre droit à la vie».

AFP

 

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