
Le président vénézuélien Nicolas Maduro se prépare à décréter l'état d'urgence sur tout le territoire en cas d'«agression» des États-Unis qui ont déployé des navires de guerre dans les Caraïbes, a-t-il déclaré lundi à la télévision publique.
«Aujourd'hui a commencé le processus de consultation (...) pour décréter un état de commotion extérieure (état d'exception, NDLR) conformément à la constitution et protéger notre peuple, notre paix, notre stabilité si le Venezuela était agressé par l'empire américain, agressé militairement», a-t-il dit.
Un peu plus tôt dans la journée, la vice-présidente Delcy Rodriguez avait annoncé que M. Maduro «a signé le décret sur les troubles extérieurs» lors d'une cérémonie avec le corps diplomatique.
Une source gouvernementale avait précisé à l'AFP sous couvert d'anonymat que le décret n'était pas encore entré en vigueur: «La vice-présidente a présenté le document pour montrer que tout était prêt et que le président pouvait le promulguer à tout moment».
Ce décret «confère des pouvoirs spéciaux au chef de l'État pour agir en matière de défense et de sécurité» si les États-Unis «osent agresser notre patrie», avait souligné la vice-présidente.
Selon l'article 336 de la Constitution, l'état d'urgence peut être décrété en cas de conflit «interne ou externe mettant sérieusement en danger la sécurité de la Nation (...) Il pourra durer jusqu'à quatre-vingt-dix jours, prorogeable jusqu'à quatre-vingt-dix jours supplémentaires». Il prévoit la «restriction temporaire» des droits constitutionnels.
«Escalade inouïe»
Les États-Unis ont déployé il y a plus d'un mois des navires de guerre dans la mer des Caraïbes et affirmé qu'au moins trois embarcations de présumés trafiquants de drogue en provenance du Venezuela avaient été détruites, tuant au moins 14 personnes.
Le président américain Donald Trump a réitéré le 23 septembre à l'ONU que les États-Unis utilisaient leur «puissance militaire» pour détruire les «réseaux de trafic du Venezuela» dirigés, selon lui, par M. Maduro, qui nie ces accusations. Le Venezuela parle d'«exécutions» de pêcheurs dans les Caraïbes.
Nicolas Maduro a ajouté lundi qu'il avait eu «un bon retour de la conversation en privé» avec le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, assurant que celui-ci avait fait part de son «étonnement face à une escalade inouïe, une escalade extravagante, qui, pendant presque sept semaines, a été annoncée et lancée contre un pays pacifique, le Venezuela».
Ces assertions n'ont pas été confirmées par l'ONU.
Par ailleurs, M. Maduro a aussi commenté le discours du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou devant l'ONU vendredi: «Netanyahou a parlé devant une salle vide tandis que 10.000 personnes étaient à l'extérieur de l'ONU en train de manifester (...) et il a simplement présenté son plan de guerre, son plan d'extermination contre les Palestiniens, les Syriens, les Libanais, les Irakiens, les Jordaniens, les Iraniens, contre le monde».
«C'est comme si Hitler s'était levé pour parler à l'ONU, sans moustache. Il ne lui manquait que la moustache d'Hitler pour dire qu'il allait exterminer tous ceux qui restent à exterminer», a-t-il dit.
AFP
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