Macron presse l’UE d’agir contre la flotte fantôme russe
Le président français Emmanuel Macron. ©Benoit Tessier / AFP

Le président français Emmanuel Macron a appelé jeudi les Européens à s'organiser, en «étroite coordination» avec l'Otan, pour «accroître la pression» sur la flotte de navires clandestins qui permettent à la Russie d'exporter son pétrole en contournant les sanctions occidentales.

«Il est extrêmement important d'accroître la pression sur la flotte fantôme parce que ça réduit clairement la capacité de la Russie à financer son effort de guerre», a-t-il déclaré à l'ouverture d'un Sommet de la Communauté politique européenne (CPE) à Copenhague.

Les Européens pourraient «travailler dans le cadre de la Coalition des volontaires», les pays qui soutiennent militairement l'Ukraine, «en étroite coordination avec l'Otan, pour voir comment optimiser une telle action commune», a-t-il suggéré.

Cette pression peut notamment passer par des contrôles pour vérifier si les pétroliers naviguent «dans le respect ou non des régles internationales», a relevé Emmanuel Macron en citant en exemple l'arraisonnement samedi d'un navire suspect au large des côtes françaises et les contrôles effectués à bord.

«Il était déclaré sous faux pavillon, mais c'était exactement le même que celui qui avait été contrôlé par l'Estonie en mars pour les mêmes raisons», a-t-il souligné.

De telles opérations peuvent «tuer le modèle économique (de financement de l'effort de guerre russe, ndlr) en retenant pendant des jours ou des semaines ces navires et en les forçant à s'organiser différemment», a-t-il estimé.

Le commerce pétrolier imputé à cette flotte fantôme - plusieurs centaines de navires - représente «plus de 30 milliards d'euros» pour le budget de la Russie, selon le président français, et permet de financer «30 à 40%» de son effort de guerre».

Les drones qui violent l'espace aérien européen «peuvent être détruits. Point final», a-t-il par ailleurs déclaré alors que les Européens cherchent toujours la parade après une série d'intrusions de drones ces dernières semaines sur le continent.

«Il est très important d'avoir un message clair. Les drones, qui violeraient nos territoires, prennent un risque important. Ils peuvent être détruits, point final», a-t-il martelé.

«La principale réponse devrait être l'imprévisibilité et plus d'ambiguïté stratégique» pour entretenir le doute de la Russie sur la riposte possible, a-t-il insisté à l'intention des Russes.

Citant la «doctrine de l'ambiguïté stratégique», le président français avait déjà souligné mercredi que rien ne pouvait être «exclu» en termes de riposte si un avion russe viole de nouveau l'espace aérien, y compris qu'il soit abattu.

 

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire