
Sébastien Lecornu a justifié sa démission du poste de Premier ministre lundi matin par le fait que «les conditions n'étaient plus remplies», notamment avec le changement de pied dimanche soir du président des LR Bruno Retailleau sur la participation de son parti au gouvernement.
Le renoncement à l'article 49.3 de la Constitution, pour redonner la main au Parlement, «n'a pas permis ce choc de se dire qu'on peut faire différemment», les partis politiques «continuent d'adopter une posture comme s'ils avaient tous la majorité absolue» et la composition du gouvernement «a donné lieu au réveil de quelques appétits partisans», «non sans lien avec la future présidentielle», a affirmé le Premier ministre démissionnaire dans une déclaration sur le perron de Matignon.
Il a regretté que «les formations politiques ont fait mine parfois de ne pas voir le changement, la rupture profonde que représentait le fait de ne pas se servir de l'article 49.3 de la Constitution, c'est à dire que, au fond, il n'y avait plus de prétexte pour une censure préalable».
Mais il a clairement ciblé le président des Républicains Bruno Retailleau qui a précipité sa chute en remettant en cause dimanche soir la participation des Républicains au gouvernement à peine celui-ci formé.
«Il faut toujours préférer son pays à son parti. Il faut savoir écouter ses militants, mais toujours penser aux Français», a-t-il ajouté, laissant entendre que M. Retailleau avait changé d'avis au vu de la colère de ses militants face au retour de Bruno Le Maire au gouvernement.
«Chaque parti politique veut que l'autre parti politique adopte l'intégralité de son programme. C'est vrai des formations parfois du socle commun, c'est vrai aussi des oppositions», a-t-il regretté en notant «beaucoup de lignes rouges» mais «rarement des lignes vertes».
Il a cependant affirmé que «certaines formations politiques de l'opposition ont compris» le principe de bâtir un compromis, semblant désigner le Parti socialiste qui avait laissé entendre qu'il était prêt à ne pas censurer s'il y avait un débat parlementaire sur la réforme des retraites.
«Il suffirait de peu pour que l'on puisse y arriver en étant plus désintéressés pour beaucoup, en sachant aussi faire preuve d'humilité, peut-être aussi un peu parfois d'effacement de certains égos», a-t-il conclu.
AFP
Commentaires