
Des hauts responsables américain, qatari et turc doivent rejoindre mercredi en Égypte les négociations indirectes entre le Hamas et Israël visant à mettre fin à la guerre à Gaza, dans un contexte de pressions accrues pour aboutir à un accord.
Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, se rendra en personne mercredi matin à Charm el-Cheikh où se tiennent les pourparlers, selon la diplomatie qatarie.
L’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le gendre du président, Jared Kushner y sont arrivés mercredi matin selon le média américain Axios.
Enfin, une délégation turque emmenée par le chef des services de renseignement Ibrahim Kalin participera également mercredi aux négociations, selon l’agence étatique Anadolu. La Turquie entretient des relations étroites avec le Hamas.
Les pourparlers, entamés lundi, sont basés sur un plan du président américain qui prévoit un cessez-le-feu, la libération des otages en échange de prisonniers palestiniens, le retrait par étapes de l’armée israélienne de Gaza et le désarmement du Hamas.
Donald Trump a évoqué mardi une «réelle chance» de parvenir à un accord pour mettre fin à la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 contre Israël.
Le Qatar, l’Égypte et les États-Unis jouent le rôle de médiateurs dans la guerre, mais leurs efforts ont jusqu’à présent échoué à aboutir à un cessez-le-feu durable.
Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d’otages ou de corps de captifs en échange de prisonniers palestiniens, avant de s’effondrer.
Le Hamas a manifesté son accord de principe au plan Trump mais plusieurs points restent en suspens.
Pour le Qatar, pays qui héberge de hauts dirigeants du Hamas, l’objectif est de «parvenir à un cessez-le-feu permanent», selon son ministère des Affaires étrangères sur X.
«Garanties»
Mardi, jour du 2e anniversaire de l’attaque du Hamas contre Israël, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a promis la réalisation de tous les objectifs de la guerre à Gaza, en citant la libération de «tous les otages» et «la destruction du pouvoir du Hamas».
Présent en Égypte, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a déclaré que le mouvement voulait des «garanties» de M. Trump et des médiateurs que la guerre à Gaza «finira une fois pour toutes». «Nous ne faisons pas confiance» à Israël, a-t-il dit.
Selon une source palestinienne proche des négociateurs du Hamas, «de premières cartes ont été présentées mardi par la partie israélienne concernant le retrait des troupes ainsi que du mécanisme et du calendrier de l’échange d’otages et de prisonniers».
Le même jour, le média d’État égyptien Al-Qahera News a affirmé que le Hamas avait réclamé la libération de Marwan Barghouthi, le plus célèbre détenu palestinien, dans le cadre des discussions indirectes avec Israël sur la liste des prisonniers palestiniens devant être relâchés en échange des otages.
Dans sa réponse au plan Trump, le Hamas a accepté de libérer les otages mais réclamé la fin de l’offensive israélienne et le retrait total israélien de Gaza. Il n’a pas mentionné son propre désarmement, point clé de la proposition.
M. Netanyahu a dit soutenir le plan mais a souligné que son armée resterait dans la majeure partie de Gaza et répété que le Hamas devait être désarmé.
L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza dont 25 sont mortes selon l’armée.
En riposte, Israël a lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire palestinien, provoqué un désastre humanitaire et fait selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.160 morts, en majorité des civils.
L’ONU a déclaré l’état de famine dans une partie de Gaza et ses enquêteurs affirment qu’Israël y commet un génocide. Des affirmations rejetées par Israël.
Avec AFP
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