Israël et le Hamas sont parvenus jeudi à un accord de cessez-le-feu à Gaza qui s'appuie sur un plan annoncé fin septembre par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien.
Voici ce que l'on sait de l'accord, qui pourrait être formellement signé jeudi en Égypte, à l'issue de plusieurs jours de pourparlers indirects, sous l'égide de ce pays, des États-Unis et du Qatar.
Otages contre prisonniers
La première phase du plan comprend un cessez-le-feu et un échange de prisonniers palestiniens contre les otages israéliens retenus par le mouvement islamiste, dont l'attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre.
Le Hamas libérera en une fois les 20 otages vivants (sur les 47 encore à Gaza), a déclaré à l'AFP un responsable du Hamas.
Ils seront échangés contre près de 2.000 prisonniers palestiniens : 250 purgeant des peines à perpétuité et 1.700 autres détenus par Israël depuis le début de la guerre, selon cette source.
L'accord prévoit que l'échange ait lieu dans les 72 heures après la signature. M. Trump a dit penser que tous les otages, vivants et morts, seraient «de retour lundi».
Listes de prisonniers
L'un des points compliqués des négociations concernait la liste des prisonniers palestiniens soumise par le Hamas, que le mouvement souhaite voir libérés pendant la première phase.
Aucune information n'a pour l'instant été publiée concernant la liste qu'aurait acceptée Israël.
Selon un média égyptien proche de l'État, Marwan Barghouthi — figure emblématique du mouvement Fatah, rival du Hamas — fait partie de la liste soumise par le mouvement. Cité comme un possible successeur au président palestinien Mahmoud Abbas, M. Barghouthi est emprisonné par Israël depuis 2002 après avoir été condamné à la perpétuité pour son rôle dans des attentats anti-israéliens.
Aide
Au moins 400 camions d'aide humanitaire entreront chaque jour dans la bande de Gaza pendant les cinq premiers jours du cessez-le-feu, et ce nombre augmentera les jours suivants, selon la source au Hamas.
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens Unrwa a déclaré avoir «de quoi nourrir l'ensemble de la population pendant les trois prochains mois».
Retrait échelonné de l'armée israélienne
Selon Donald Trump, l'accord trouvé prévoit qu'Israël «retirera ses troupes jusqu'à la ligne convenue» au sein de l'enclave.
D'après le haut responsable du Hamas précédemment cité, l'accord stipule «des retraits programmés» des troupes israéliennes.
Le mouvement a appelé M. Trump et les pays garants de l'accord «à ne pas permettre à (Israël) de se dérober à sa mise en œuvre».
Points en suspens
Le plan de paix de Donald Trump prévoit la mise en place d'un «organe international de transition» baptisé «Comité de la paix» présidé par le président américain lui-même, ainsi que le désarmement du Hamas.
Le mouvement islamiste n'a pas mentionné son propre désarmement, ni le devenir de ses combattants, points clés de la proposition.
Le président Abbas a déclaré jeudi qu'il espérait que l'accord puisse ouvrir la voie à la création d’un État palestinien, un objectif que le plan américain prévoit à terme.
Cependant, M. Netanyahu et plusieurs membres de son gouvernement se sont opposés à une telle éventualité.
Vote en Israël
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que l'accord n'entrerait en vigueur qu'après l'approbation du gouvernement, «attendue dans la soirée». Le ministre d'extrême droite Bezalel Smotrich a d'ores et déjà dit qu'il voterait contre, se disant opposé à la libération des prisonniers palestiniens.
Prochaine étape
Un responsable du Hamas a déclaré que les négociations pour la deuxième phase du cessez-le-feu commenceraient «immédiatement» après la signature de la première phase de l'accord. Israël ne s'est pas exprimé à ce sujet.
Avec AFP



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