Le cabinet israélien votera jeudi sur l’accord de cessez-le-feu et d’échange d’otages à Gaza
Les gens réagissent à Hostage Square à Tel-Aviv le 9 octobre 2025, après l'annonce d'un nouvel accord de cessez-le-feu à Gaza. ©MAYA LEVIN/AFP

Après près de deux ans de guerre à Gaza, Israël et le Hamas sont parvenus à un accord de cessez-le-feu et de libération d’otages, salué comme une étape historique vers la fin du conflit. L’accord, négocié lors d’intenses discussions en Égypte avec le soutien des États-Unis, du Qatar, de l’Égypte et de la Turquie, constitue la première phase du plan de paix en 20 points du président américain Donald Trump.

Cependant, malgré l’élan diplomatique, sa mise en œuvre complète dépend encore de l’approbation formelle du gouvernement israélien. Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou a confirmé qu’une réunion spéciale du cabinet se tiendra jeudi soir à 18h, heure locale (15h GMT), pour voter sur l’accord.

Dans un communiqué, le bureau de Netanyahou a précisé: «Contrairement à ce qu’affirment certains médias arabes, le compte à rebours de 72 heures ne commencera qu’après l’approbation de l’accord lors de la réunion du cabinet.»

Une fois l’accord mis en œuvre, Israël devrait autoriser l’entrée quotidienne de 400 camions d’aide humanitaire dans la bande de Gaza au cours des cinq premiers jours, un chiffre appelé à augmenter au fil de la mise en œuvre du plan.

Le retrait initial de Gaza concernera les forces logistiques des divisions ayant opéré à Gaza-Ville au cours du dernier mois dans le cadre de l’opération «Merkavot Gideon B». L’armée israélienne réduit actuellement ses unités non combattantes dans l’enclave, et tout au long de la journée et du week-end, les forces combattantes se retireront progressivement du territoire. Des milliers de soldats de réserve devraient également être démobilisés à partir de la semaine prochaine.

Selon les médias israéliens, le Hamas devrait reprendre le contrôle de la majorité du territoire de la bande de Gaza dès ce week-end. La chaîne d’État égyptienne Al-Kahera al-Ikhbariya a, pour sa part, affirmé que le cessez-le-feu était déjà entré en vigueur.

Première phase du plan de paix

Le président américain Donald Trump a annoncé, mercredi, qu’Israël et le Hamas étaient convenus de la première phase d’un plan de cessez-le-feu et de paix visant à mettre fin à la guerre de Gaza. Cette initiative marque le début d’un plan en vingt points, que Trump a décrit comme une voie vers une «paix forte, durable et éternelle» dans la région.

Selon une publication de Trump sur Truth Social, les deux parties ont «approuvé la première phase» du plan. Celle-ci prévoit la libération de tous les otages détenus à Gaza, le retrait des forces israéliennes jusqu’à une ligne convenue, et l’entrée d’une aide humanitaire massive dans le territoire.

«Cela signifie que TOUS les otages seront bientôt libérés, et qu’Israël retirera ses troupes jusqu’à une ligne convenue», a écrit Trump, qualifiant cette journée de «GRAND jour pour le monde arabe et musulman, pour Israël, les nations environnantes et les États-Unis d’Amérique… BIENHEUREUX soient les artisans de paix!»

Détails de l’accord

La première phase de l’accord comprend:

  • La libération totale des otages détenus par le Hamas à Gaza, y compris la restitution des corps.

  • L’échange de prisonniers palestiniens détenus en Israël.

  • Le retrait des troupes israéliennes jusqu’à une ligne désignée.

  • L’entrée quotidienne d’aide humanitaire, avec 400 camions prévus durant les cinq premiers jours, et davantage par la suite.

  • Une désescalade progressive, avec le retrait des unités non combattantes, puis combattantes, de la bande de Gaza.

L’armée israélienne a confirmé jeudi avoir commencé les préparatifs opérationnels en vue du retrait de ses troupes. «Les préparatifs et un protocole de combat sont en cours pour ajuster les lignes de déploiement prochainement», a indiqué un communiqué militaire.

Les médias israéliens rapportent également que le Hamas reprendra le contrôle administratif de larges zones de Gaza une fois le cessez-le-feu en place, tandis que les hôpitaux se préparent déjà à accueillir les otages libérés.

Réactions internationales: un optimisme prudent

Les dirigeants mondiaux ont largement salué l’accord tout en exhortant les deux parties à respecter leurs engagements.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a qualifié l’accord d’«occasion historique» et ajouté que «les souffrances doivent cesser». Il a confirmé que l’ONU renforcerait ses efforts d’aide et de reconstruction à Gaza.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a décrit l’accord comme un possible «prélude à une solution politique permanente» et a renouvelé son appel à la création d’un État palestinien indépendant.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a salué un «grand jour pour Israël», tout en précisant que la mise en œuvre dépendait encore du vote du cabinet.

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a félicité Donald Trump pour avoir fait preuve de la «volonté politique nécessaire» pour pousser Israël vers la paix.

Le Hamas, dans un communiqué, a qualifié les négociations de «sérieuses et responsables» et a exhorté les médiateurs internationaux à garantir qu’Israël ne «se dérobe ni ne retarde» l’application de l’accord.

Le Premier ministre britannique Sir Keir Starmer a exprimé son «profond soulagement», qualifiant l’accord d’«étape cruciale» vers la fin du conflit.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a salué «une avancée nécessaire vers la paix» après des années d’effusion de sang.

La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a qualifié l’accord de «grand succès diplomatique».

Les dirigeants européens ont également fait part de leur optimisme: la Première ministre italienne Giorgia Meloni a parlé d’une «nouvelle extraordinaire», tandis que le président français Emmanuel Macron a dit espérer qu’elle «ouvre la voie à une solution politique». Le chancelier allemand Friedrich Merz a salué des développements «encourageants», et le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez a insisté sur le fait que «la souffrance des civils ne doit jamais se répéter».

Le chef de la majorité à la Chambre des représentants américaine, Chuck Schumer, a déclaré que cet accord apportait «un immense soulagement aux familles des otages, à tout Israël et aux Palestiniens qui ont tant souffert».

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, a réaffirmé le soutien de Pékin à un «cessez-le-feu permanent et complet», ajoutant que «les Palestiniens doivent gouverner la Palestine».

Prochaines étapes et diplomatie en cours

Un sommet réunissant jeudi à Paris les ministres des Affaires étrangères d’Allemagne, d’Espagne, d’Italie, du Royaume-Uni, de Turquie, d’Égypte, d’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Qatar et de Jordanie, ainsi que la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, doit aborder la mise en œuvre du cessez-le-feu et ses implications régionales plus larges.

 

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