JD Vance en Israël: la diplomatie américaine reprend la main sur le cessez-le-feu
Le vice-président américain, JD Vance, monte à bord d'Air Force Two à destination d'Israël à la base militaire d'Andrews, le 20 octobre 2025 ©NATHAN HOWARD / POOL / AFP

Après que Donald Trump a réaffirmé, lundi 20 octobre, sa volonté de faire respecter le fragile cessez-le-feu entré en vigueur dix jours plus tôt et menacé d’«éradiquer» le Hamas si ce dernier ne respectait pas ses engagements, le vice-président américain JD Vance s’est rendu ce mardi 21 octobre en Israël. Ce déplacement, hautement symbolique, intervient alors que la tension reste vive autour de la bande de Gaza, malgré la trêve signée sous l’égide de Washington.

La venue de JD Vance s’inscrit dans une offensive diplomatique américaine plus large. Depuis hier, lundi 20 octobre, les envoyés spéciaux, Steve Witkoff et Jared Kushner, multiplient les consultations avec le Premier ministre, Benjamin Netanyahou. Ensemble, ils travaillent à consolider un accord qui, tout en mettant fin aux hostilités, doit ouvrir la voie à une nouvelle architecture sécuritaire dans la région. Le président Trump a déclaré vouloir donner «une dernière chance» à la paix, tout en prévenant qu’en cas de trahison de la part du Hamas, les États-Unis soutiendraient Israël dans une riposte totale.

Le cessez-le-feu reste fragile. Dimanche 18 octobre encore, des violences meurtrières ont fait craindre un effondrement de l’accord, après des échanges de tirs dans l’est de Gaza. L’armée israélienne affirme avoir riposté à des attaques du Hamas, alors que celui-ci nie toute responsabilité. Ces incidents ont conduit à la mort de plusieurs combattants et civils palestiniens, et de deux soldats israéliens, rappelant la précarité d’une trêve constamment menacée.

Le plan Trump: désarmement du Hamas et garantie sécuritaire

JD Vance arrive à Jérusalem avec un message clair: le soutien américain à la sécurité d’Israël demeure inébranlable. Son voyage marque la première visite officielle d’un aussi haut responsable américain depuis la signature du cessez-le-feu et vise à consolider la deuxième phase du plan Trump.

Ce plan prévoit non seulement la poursuite du retrait israélien progressif de Gaza, mais aussi le désarmement complet du Hamas, le retour des dépouilles des otages et la mise en place d’une administration de transition soutenue par les États-Unis, Israël, l’Égypte et les Émirats arabes unis. L’objectif affiché est clair: empêcher durablement toute résurgence d’une structure terroriste dans la bande de Gaza.

Le devoir de vérité et le retour des otages

Au-delà des considérations militaires, la mission de JD Vance a une dimension profondément politique et morale. Il doit rencontrer dans la journée Benjamin Netanyahou, le président Isaac Herzog ainsi que plusieurs familles d’otages israéliens, vivants ou décédés.

La question du retour des dépouilles reste au cœur des négociations: Israël a déjà récupéré treize corps, mais quinze autres manquent toujours à l’appel. Netanyahou a rappelé sur X qu’il n’y aurait «aucune concession» tant que tous les otages, vivants ou morts, n’auraient pas été rendus. Un message que Vance entend relayer, dans la droite ligne de la position américaine qui fait du sort des otages un préalable à toute discussion politique.

Un message de fermeté et de continuité

L’administration Trump, déterminée à tourner la page des ambiguïtés diplomatiques du passé, cherche à insuffler une nouvelle dynamique dans la région. Son approche se veut résolument pragmatique: la stabilité d’Israël est considérée comme la condition préalable à toute reconstruction durable de Gaza. JD Vance, qui a souvent dénoncé la «complaisance occidentale» à l’égard du terrorisme islamiste, incarne cette ligne ferme. Son discours attendu à Jérusalem devrait réaffirmer le droit d’Israël à se défendre tout en appelant le Hamas à choisir, une fois pour toutes, entre la survie politique et l’affrontement armé.

Pour Benjamin Netanyahou, la visite du vice-président américain offre une double opportunité: consolider le soutien de Washington et rappeler à la communauté internationale que l’État hébreu demeure engagé en faveur d’une paix réelle, mais fondée sur la sécurité et la vérité. Dans les rues de Tel-Aviv comme à Jérusalem, l’arrivée de JD Vance est perçue comme un signe de continuité stratégique entre les deux alliés, mais aussi comme une mise en garde adressée à ceux qui voudraient tester à nouveau la détermination israélo-américaine.

En somme, la visite de JD Vance met en lumière une réalité incontournable: sans fermeté, aucun accord ne peut durer au Proche-Orient. En plaçant la défense d’Israël au cœur de sa diplomatie, Washington envoie un message simple, mais essentiel: la paix ne se construira pas contre Israël, mais avec lui.

 

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