Syrie: détention d'un responsable du pouvoir déchu en charge de la prison de Saydnaya
©Louai Beshara / AFP

Les autorités syriennes ont annoncé mercredi l'arrestation d'un ancien responsable militaire accusé d'avoir exécuté des détenus dans la tristement célèbre prison de Saydnaya sous le pouvoir déchu de Bachar al-Assad.

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a indiqué que la branche antiterroriste de la province de Damas avait arrêté le général de division Akram Salloum al-Abdallah, sans préciser la date, le lieu ou les circonstances de son arrestation.

Ce dernier avait occupé «plusieurs postes, notamment celui de commandant de la police militaire au ministère de la Défense entre 2014 et 2015, sous le régime de l'ancien président», en pleine guerre civile en Syrie, a précisé le ministère.

Il était «impliqué dans de graves violations commises contre des détenus à la prison de Saydnaya» et était «directement responsable de l'exécution de détenus à la prison de Saydnaya alors qu'il était commandant de la police militaire», selon la même source.

La prison de Saydnaya, lieu d'exécutions extrajudiciaires et de tortures, est le symbole des atrocités commises contre les opposants sous le pouvoir d'Assad renversé en décembre 2024.

Amnesty International a qualifié cette prison d'«abattoir humain».

L'Association des détenus et disparus de la prison de Saydnaya estime à 30.000 le nombre de personnes détenues dans cet établissement après le début de la guerre civile en 2011, ajoutant que seulement 6.000 ont été libérées. Les autres sont toujours portées disparues.

Diab Serriya, cofondateur de cette association, a affirmé qu'Akram Salloum al-Abdallah était «la personnalité la plus haut placée» à avoir été arrêtée à ce jour en lien avec les atrocités à la prison de Saydnaya.

Dans un message publié sur Facebook, il a estimé que les «chambres de sel» à Saydnaya avaient été créées lorsqu'il était commandant de la police militaire. Celles-ci «servaient d'entrepôts pour stocker les corps en attendant leur transfert vers des fosses communes».

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, plus de 200.000 personnes sont mortes dans les prisons syriennes. Elles ont été exécutées ou torturées à mort, selon l'ONG.

AFP

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