Le département américain du Trésor a annoncé vendredi qu'il imposait des sanctions visant le président colombien Gustavo Petro, ainsi que son fils, sa femme et son ministre de l'Intérieur Armando Benedetti, les accusant de ne rien faire pour limiter la production de cocaïne dans le pays.
«Depuis l'entrée en fonction du président Gustavo Petro, la production de cocaïne dans le pays est remontée aux niveaux record des dernières décennies, se déversant aux États-Unis pour empoisonner les Américains», a dénoncé le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, cité dans le communiqué.
Le gouvernement américain reproche notamment au président Petro sa politique de «paix totale» visant à pardonner les membres des organisations de guérillas actives dans le pays dans les années 80 et 90, ainsi que les groupes de narcotrafiquants. Une politique qui a «largement raté», estime Washington.
«Lutter contre le trafic de drogue depuis des décennies et avec efficacité m'a mené à cette mesure (les sanctions) prise par un gouvernement dont nous avons aidé le pays à réduire la consommation de cocaïne», a écrit Gustavo Petro sur X, dénonçant un «paradoxe total» et assurant qu'il ne comptait pas faire de «pas en arrière», ni se mettre «à genoux».
Son fils, Nicolas Petro, est visé en tant qu'«héritier politique» et pour avoir «été arrêté en Colombie, accusé d'enrichissement personnel et blanchiment d'argent». La Première dame, Veronica Alcocer, et le ministre de l'Intérieur Armando Benedetti sont visés sans précision sur leurs rôles supposés.
«Le président Petro a permis le développement des cartels de drogue et refusé de mettre fin à leurs activités. Le président Trump agit de manière forte afin de protéger notre pays et de bien montrer que nous ne tolérerons pas le trafic de drogue», a ajouté M. Bessent.
Les sanctions impliquent le gel de l'ensemble des avoirs détenus aux États-Unis par les personnes visées, directement et indirectement, ainsi que l'interdiction pour les entreprises ou citoyens américains de faire des affaires avec elles.
Elles empêchent également les entreprises ou les citoyens étrangers d'utiliser le dollar dans leurs transactions avec les personnes visées.
Les tensions entre Donald Trump et son homologue colombien ont débuté sur la question migratoire, Bogota refusant l'atterrissage sur son sol d'appareils militaires américains transportant des Colombiens expulsés, avant d'envoyer des avions aux États-Unis pour les rapatrier.
Ce sont ensuite les frappes menées par les États-Unis dans les Caraïbes, visant des bateaux soupçonnés d'être utilisés par des trafiquants de drogue, qui ont renforcé l'animosité entre les deux pays, Gustavo Petro accusant le gouvernement américain de mener des «exécutions extrajudiciaires».
Donald Trump a qualifié son homologue de «baron de la drogue» et de «voyou». L'élu de gauche a répondu en annonçant vouloir porter plainte pour diffamation devant la justice américaine.
AFP



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