Israël accuse le Hamas de violer la trêve, le mouvement dit vouloir rendre un corps d'otage
Israël accuse le Hamas d’avoir violé l’accord de cessez-le-feu à Gaza en restituant les restes d’un otage déjà rapatrié, une affaire qui relance les tensions autour du respect de la trêve négociée sous l’égide de Donald Trump. ©AFP

Le Hamas a annoncé son intention de rendre mardi soir une nouvelle dépouille d'otage à Israël, où les accusations de non respect de l'accord de trêve à Gaza fusent contre le mouvement islamiste.

Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont affirmé dans un communiqué que la dépouille avait été «récemment trouvée dans un tunnel de la bande de Gaza» et serait remise à 20H00 locales (18H00 GMT). La restitution se fait d'habitude par le biais de la Croix-Rouge internationale.

En vertu de la première phase de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre, le Hamas a libéré au 13 octobre l'ensemble des 20 otages vivants qu'il retenait à Gaza depuis son attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre 2023.

Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs qu'il retient, mais il n'en a restitué que 15 jusque-là, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire ravagé par l'offensive israélienne en riposte à l'attaque du 7-Octobre.

Lundi soir, l'armée israélienne avait annoncé que la Croix-Rouge avait reçu un cercueil contenant la dépouille d'un otage, après l'annonce par la branche armée du Hamas de la restitution d'un nouveau corps de captif.

Mais après les examens d'identification, les autorités israéliennes ont annoncé mardi que les restes humains rendus étaient en fait ceux de l'otage d'Ofir Tzarfati dont une partie des restes avait été ramenée de Gaza il y a environ deux ans par l'armée.

Cette annonce a provoqué le courroux des proches d'otages et du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

«Il s'agit d'une violation flagrante» de l'accord de trêve, négocié sous l'égide du président américain Donald Trump, a dénoncé le bureau de M. Netanyahu, annonçant une réunion de sécurité.

«Briser ses jambes» 

«En termes de conséquences pour le Hamas, rien n'est exclu pour le moment», a indiqué lors d'un point presse Shosh Bedrosian, la porte-parole du gouvernement. «Mais tout cela se fait en pleine coordination avec les Etats-Unis, avec le président Trump et son équipe.»

Le Forum des familles, principale association israélienne militant pour le retour des otages, a appelé le gouvernement Netanyahu à «agir de manière décisive» contre le Hamas pour ses «violations» de l'accord de trêve.

Selon le Forum, une partie des restes d'Ofir Tzarfati avait d'abord été rapatriée fin 2023, puis «en mars 2024».

«C'est la troisième fois que nous sommes obligés d'ouvrir la tombe d'Ofir et de ré-enterrer notre fils», a déploré sa famille, citée dans un communiqué du Forum.

Pour le ministre d'extrême droite Itamar Ben Gvir, en charge de la Sécurité intérieure, le fait que «le Hamas continue de jouer et ne transfère pas immédiatement toutes les dépouilles» prouve qu'il est «encore debout». «Il est temps de lui briser ses jambes une bonne fois pour toutes.»

Le Hamas affirme vouloir remettre tous les corps des captifs mais répète que dans un territoire ravagé par deux ans de bombardements, les retrouver était «complexe et difficile».

Alliés d'Israël, les Etats-Unis ont maintes fois menacé le Hamas de l'anéantir s'il ne tenait pas ses engagements à rendre tous les otages.

«Très peur» 

La trêve a déjà été mise à l'épreuve par des violences meurtrières le 19 octobre à Gaza, les plus importantes depuis le 10 octobre.

À Jabalia dans le nord de la bande de Gaza, un habitant dit «avoir très peur que la guerre reprenne».

Abdelhay al-Hajj Ahmed, 60 ans, raconte avoir installé une tente avec du tissu usé car «toutes les maisons sont détruites». «La question des (otages) doit être réglée (...) afin qu'Israël ne s'en serve pas comme excuse pour reprendre la guerre», dit-il.

Une phase ultérieure du plan Trump comprend également le désarmement du Hamas, l'amnistie ou l'exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien dans la bande de Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.531 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.

Ce bilan continue à s'alourdir du fait de la découverte de nouveaux corps dans les décombres du territoire à majorité détruit, tandis que selon le ministère, des frappes israéliennes ont fait 94 morts depuis le 10 octobre.

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire