Échecs : Aleksei Aleksandrov règne à Beyrouth
Aleksei Aleksandrov, trophée en main, entouré du comité d’organisation et des officiels de la 12e Internationale de Beyrouth, au moment du sacre. ©Photo DR

Beyrouth a joué la carte du très haut niveau pour la 12e Internationale : rythme d’enfer, salle comble et plateau relevé. Le Biélorusse Aleksei Aleksandrov, grand maître depuis 1997, a tenu la table d’honneur de bout en bout et a scellé l’affaire au sprint final.

Né en 1973, sacré champion d’Europe junior en 1992 et quadruple champion de Biélorussie, Aleksei Aleksandrov a ajouté une ligne de plus à un palmarès déjà solide en remportant la 12e édition de la Beirut International Open. Sept victoires, deux nulles, 8 points sur 9 : une partition propre et sans bavure, conclue par un point entier arraché au Tunisien Amir Zibi lors de la ronde 9.

Un Open qui compte
Organisée par le club d’échecs de la Rabita des anciens de Notre-Dame – Frères Furn el-Chebbak, inaugurée le 18 octobre dans la salle Antoine-Ghanem, l’épreuve a réuni plus de 110 joueuses et joueurs venus de 12 pays, avec dix grands maîtres au départ. Placée sous l’égide de la Fédération libanaise, inscrite aux calendriers de la FIDE et de l’ACF, elle distribuait 6 000 dollars et des points Elo officiels. Bref, un Open qui pèse – et où la marge d’erreur est microscopique.

Aleksandrov, contrôle du centre et nerfs d’acier
Le futur lauréat a imposé d’emblée un tempo de patron : maîtrise des finales techniques, précision au zeitnot, gestion clinique des positions dynamiques. La nulle stratégique de la ronde 8 face à l’Égyptien Adham Fawzy lui a laissé l’avantage au classement (6,5/8), avantage transformé en titre grâce à un dernier round mené tambour battant contre Zibi. Résultat : 8/9 et le premier prix de 2 000 dollars dans la besace.

Le podium et la meute
Derrière, l’Arménien Vahe Baghdasaryan boucle à 7,5/9, seul dauphin. À 7 points, beau tir groupé : le grand maître égyptien Adham Fawzy, Sergey Kasparov (sous bannière FIDE), l’Arménien Levon Babujian et le Serbe Mikhail Ivanov. Amir Zibi se glisse 7e à 6,5, le même score que deux Libanais en vue, Akram Khoder (FA) et Adam Seifeddine, auteurs d’une semaine solide et engagée.

Les Libanais dans le coup
Ils étaient nombreux à serrer le jeu face aux têtes d’affiche. Mention à la WGM française Nino Maisuradze (6/9) en tête d’un large peloton, et côté local à Jad Akl — auteur de nulles de prestige —, au FA Ahmad Najjar, à Joe Assaad (CM), Mohamed al-Habash, Michael Ferzli, Ahmad Hazimeh, Aram Kazandjian, Abbas Kaafarani et Tarraf Tarraf, tous à 6/9. Signalons aussi le point plein de Seifeddine contre le GM serbe Stefan Djuric et les nulles de Jad Akl face à deux GMs : des repères qui comptent dans une saison.

Cérémonial et signatures
Le palmarès a été dévoilé lors d’une clôture dense en présences sportives et institutionnelles. Après l’allocution du directeur de tournoi, l’arbitre international Élias Khairallah, le chief arbiter Élias Abou Jaoudé a officialisé les résultats, avant la remise des coupes, médailles, plaques et chèques — photos protocolaires à la clé et convivialité assumée.

Les prix

  1. GM Aleksei Aleksandrov (BLR) – 2 000 $
  2. GM Vahe Baghdasaryan (ARM) – 1 000 $ (prix Khaled Kinaou)
  3. GM Adham Fawzy (EGY) – 315 $
  4. GM Sergey Kasparov (FID) – 315 $
  5. GM Levon Babujian (ARM) – 315 $
  6. GM Mikhail Ivanov (SRB) – 315 $
    Catégories : U2000 Mohamed al-Habash (médaille), U1800 Adam Seifeddine (200 $), U1600 Aram Kazandjian (200 $), Dames WGM Nino Maisuradze (250 $) puis WGM Shahenda Wafa (250 $), Vétérans 65+ GM Stefan Djuric (200 $), Vétérans 50+ FA Ahmad Najjar et Tarraf Tarraf (100 $ chacun), Non-classés Simon Fetaly et Chris Barza (100 $ chacun), U16 Jad Akl et Abbas Kaafarani (75 $ chacun). Plus jeune joueur : Tim Khalife (2019).

La trace dans le marbre
Au “golden book” de Beyrouth, Aleksandrov rejoint Tigran Kotanjian (2012–2013), Sergey Volkov (2015, 2017), Azər Mirzoyev (2022) et d’autres noms marquants. Une édition 2025 qui rappelle une évidence : à Beyrouth, on ne distribue pas des demi-points de politesse — on gagne à la main ferme, au sens des 64 cases. Et le Biélorusse a montré ce que “tenir la position” veut dire.

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