Municipale de New-York: Trump soutient Cuomo, l’expérience plutôt que l’idéologie
L'ancien gouverneur Andrew Cuomo tient une conférence de presse dans les locaux d'une organisation italo-américaine à Staten Island. ©SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

À la veille du scrutin municipal, Donald Trump et Elon Musk prennent position en faveur d’Andrew Cuomo, face à un Zohran Mamdani accusé d’extrémisme et d’hostilité, notamment envers la communauté juive.

Donald Trump a jeté un pavé dans la campagne new-yorkaise en appelant ouvertement les électeurs juifs à voter contre Zohran Mamdani, le candidat de la gauche du Parti démocrate.
«Toute personne juive qui vote pour Zohran Mamdani (…) est une personne stupide!!!», a lancé, mardi, le président américain sur sa plateforme Truth Social, accusant le favori du scrutin de «haïr les Juifs».

Mamdani, 34 ans, d’origine indienne et farouche défenseur de la cause palestinienne, a suscité la méfiance d’une partie de la communauté juive new-yorkaise par ses positions sur Israël et la guerre à Gaza. Malgré ses déclarations répétées contre l’antisémitisme, son image d’activiste pro-palestinien reste un obstacle dans une ville où la communauté juive pèse lourd électoralement.

La dernière déclaration de Trump vient renforcer sa prise de position en faveur d’Andrew Cuomo, l’ancien gouverneur de New York, candidat indépendant à la municipale. «Que vous aimiez personnellement Andrew Cuomo ou non, vous n’avez vraiment pas le choix. Vous devez voter pour lui et espérer qu’il fasse un travail fantastique. Il en est capable, Mamdani ne l’est pas!», écrivait déjà le président lundi soir.

L’appel a été relayé par Elon Musk, qui a, lui aussi, apporté son soutien à Cuomo sur X.

 

Cuomo, l’expérience contre l’idéologie

Andrew Cuomo n’est pas un inconnu pour les New-Yorkais. Gouverneur pendant plus de dix ans, il a dirigé l’un des États les plus complexes d’Amérique à travers des crises majeures – ouragans, pandémie, conflits budgétaires. L’homme connaît la machine new-yorkaise, ses forces, ses blocages, ses rapports de pouvoir.

Son principal atout: l’expérience. Dans un moment où la ville sort fragilisée de plusieurs années de tensions économiques et sociales, Cuomo apparaît comme le seul capable de gérer les rapports de force avec Washington – qu’il s’agisse de négocier les fonds fédéraux ou de défendre les intérêts de la ville.

«J’ai affronté Donald Trump quand c’était nécessaire», rappelait récemment Cuomo lors d’un débat. «Et je continuerai à le faire si l’intérêt de New York l’exige.»

Andrew Cuomo n’est plus le candidat d’un parti: il est celui de la responsabilité. Battu à la primaire démocrate, il se présente aujourd’hui en indépendant – un choix audacieux qui séduit une partie du centre et de la droite modérée, mais aussi des démocrates lassés de la surenchère idéologique.

Dans un scrutin à trois candidats, Cuomo apparaît comme la seule figure capable de réunir les classes moyennes, les communautés ethniques et religieuses diverses de la ville ainsi que les acteurs économiques qui font vivre New York.

Le républicain Curtis Sliwa, malgré sa popularité médiatique, plafonne loin derrière, et un vote pour lui reviendrait, selon Trump, à «offrir la mairie à Mamdani».

Une élection au-delà des partis

Cette élection municipale dépasse les clivages partisans. Elle pose une question simple: New York veut-il confier son avenir à un militant ou à un gestionnaire?

Andrew Cuomo n’est peut-être pas l’homme le plus aimé de la ville, mais il reste celui qui la connaît le mieux. Dans un contexte économique tendu, avec une criminalité en hausse et un coût de la vie record, les New-Yorkais semblent redécouvrir la valeur de l’expérience, du pragmatisme et du leadership.

Ce mardi, c’est moins une bataille de personnes qu’un choix de modèle de gouvernance qui se joue. Et à ce jeu-là, Cuomo incarne, plus que jamais, la stabilité dont New York a besoin.

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