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- Retraite au point mort : 13 décrets bloquent la réforme sociale
©Ici Beyrouth
Treize. C’est le nombre de décrets d’application toujours en attente pour donner vie à la loi sur le régime de pension de retraite et la protection sociale, votée en 2023. Sans eux, la réforme tant attendue reste lettre morte.
Ce nouveau régime devait pourtant remplacer progressivement celui des indemnités de fin de service, en vigueur depuis des décennies. Mais, à ce jour, un seul décret a été partiellement abordé : celui portant sur la désignation des entités représentatives du marché du travail appelées à siéger au conseil d’administration de la CNSS.
Si les entités ont bien été identifiées, les représentants, eux, se font toujours attendre, malgré l’échéance de juin 2024 déjà dépassée.
La transition d’un système à l’autre s’annonce semée d’embûches. Obstacles structurels, financiers et institutionnels s’accumulent. Une vaste étude actuarielle est nécessaire, tout comme la reconstitution des comptes individuels auprès de la CNSS. Un processus complexe et coûteux, qui imposerait d’un seul coup une charge compensatoire estimée à 3 milliards de dollars au patronat.
Mais le plus grand défi reste sans doute la santé financière précaire de la CNSS. Sa branche des indemnités de fin de service est exsangue : les actifs de la Caisse ont fondu, passant de 8 milliards de dollars en 2018 à moins d’un milliard en 2025. Un effondrement vertigineux, synonyme de pertes sèches de près de 87,5 %, résultat d’années de mauvaise gestion et de gaspillage.
À cela s’ajoutent des dysfonctionnements administratifs chroniques : une CNSS sans budget depuis 2017, des comptes non audités depuis 2010, une informatisation partielle datant de 2003 et une collecte des cotisations défaillante. Autant d’obstacles qui freinent la mise en œuvre d’une réforme pourtant essentielle à la protection sociale des Libanais.
Source : ministère libanais du Travail



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