Sony relève ses prévisions financières annuelles, dopées par le film d'animation «Demon Slayer»
L’action Sony s’envole de plus de 5 % après la révision à la hausse de ses prévisions de bénéfices, portée par les ventes de PlayStation et le succès phénoménal de «Demon Slayer: Infinity Castle». ©KAZUHIRO NOGI / AFP

Le géant japonais du divertissement Sony a relevé mardi ses prévisions financières pour l'exercice 2025-2026, fort du succès en salles du dernier film d'animation «Demon Slayer» et confiant dans ses ventes de consoles.

Sur l'ensemble de l'exercice qui s'achèvera fin mars prochain, le groupe s'attend désormais à un bénéfice net de 1 050 milliards de yens (5,9 milliards d'euros), quasiment stable sur un an. Il table sur un revenu opérationnel en hausse de 22 % à 1 430 milliards de yens.

Sur le trimestre juillet-septembre, Sony a bénéficié du succès du blockbuster d'animation «Demon Slayer», dont le nouvel opus «La Forteresse infinie», sorti aux États-Unis en septembre, a fait salles combles au Japon comme à l'étranger.

Au Japon, où il est visible depuis août, le film mettant en scène l'adolescent «pourfendeur de démons» Tanjiro Kamado et déployant des effets spéciaux spectaculaires est devenu le plus rentable de l'histoire du box-office nippon, devancé seulement par... le précédent Demon Slayer.

«Le succès de Demon Slayer hors du Japon est dû à sa qualité» mais aussi au fait que «l'animation abandonne son statut de niche pour devenir une catégorie de contenu majeure», diffusée dans un nombre croissant de salles, a estimé Yasuo Nakane dans une note de Mizuho Securities.

Outre le phénomène «Demon Slayer», que Sony inclut dans son segment «musique» - comprenant aussi l'animation -, le groupe compte aussi capitaliser sur les capteurs d'images, qu'il produit notamment pour des fabricants de smartphones comme Apple, et d'appareils photo.

Son résultat opérationnel a augmenté de 50 % dans cette branche au deuxième trimestre, et Sony s'attend aussi à des effets positifs liés aux taux de change sur le reste de l'année.

La marque PlayStation «extrêmement forte» 

Pour son segment cinéma, la maison-mère des studios Sony Pictures a en revanche maintenu des prévisions prudentes, avec un revenu opérationnel attendu quasiment inchangé sur un an, après un deuxième trimestre ayant vu moins de ventes de billets.

«La division cinéma est actuellement dans une phase de transition, sans sorties de blockbusters à l'horizon», note M. Nakane.

Concernant le jeu vidéo, qui représente un tiers de son résultat opérationnel prévu, le géant japonais table sur une légère augmentation de ses ventes de PlayStation 5, dont il a relevé le prix de vente aux États-Unis en août face aux surtaxes douanières américaines.

Il relativise cependant l'impact de ces droits de douane sur son bénéfice opérationnel, un coût maintenant estimé à 50 milliards de yens (280 millions d'euros) pour l'exercice, contre 70 milliards de yens jusque-là.

«La marque est extrêmement forte. PlayStation élargit son offre de jeux avec davantage de jeux en ligne et d'abonnements réseau, tout en renforçant sa présence dans le domaine des jeux sur PC», estime David Cole de DFC Intelligence, interrogé par l'AFP.

La console approche cependant de la fin de son cycle de vie, cinq ans après sa sortie.

«Ces dernières années, l'activité PlayStation a été le principal moteur de croissance de Sony», avec 30% à 40% du chiffres d'affaires généré par sa division jeu et une croissance importante sur les dix dernières années, rappelle M. Cole.

«La transition vers la PlayStation 6 aura probablement un impact important sur les résultats financiers de Sony», note-t-il. Aucune annonce officielle n'a pour l'instant été faite concernant une prochaine console.

Sony dispose d'une offre solide de jeux développés aussi bien par les studios qu'il a rassemblé à grands frais dans son giron que par des éditeurs tiers, mais pourrait bénéficier de la sortie d'un titre extrêmement attendu, «Grand Theft Auto VI», repoussée à novembre 2026.

Avec AFP

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