Yémen: l'ONU annonce l'arrestation de dix autres de ses employés par les rebelles
L'ONU a confirmé l'arrestation de dix de ses employés locaux au Yémen par les rebelles houthis, dans un contexte de répression accrue visant le personnel international et humanitaire, alors que le pays reste plongé dans une grave crise humanitaire malgré une trêve fragile. © Mohammed HUWAIS/AFP

L'ONU a fait état de l'arrestation jeudi au Yémen de dix de ses employés locaux par les rebelles houthis, dernière opération en date visant le personnel onusien dans ce pays ravagé par la guerre.

Ces dernières années, les rebelles yéménites ont arrêté des dizaines d'employés des Nations unies et de travailleurs humanitaires, les accusant d'espionnage pour le compte des Etats-Unis et d'Israël. Ces accusations, passibles de la peine de mort au Yémen, ont été fermement rejetées par l'ONU.

Les arrestations se sont multipliées après le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, et plus récemment après des frappes israéliennes au Yémen qui ont décimé en août près de la moitié du gouvernement rebelle.

«Nous pouvons confirmer l'arrestation arbitraire aujourd'hui de dix membres du personnel de l'ONU par les autorités houthis de facto à Sanaa, portant à 69 le nombre total de détenus de l'ONU», a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

L'organisation a précisé que les personnes arrêtées étaient toutes de nationalité yéménite.

Ces arrestations interviennent quelques jours après que M. Guterres a évoqué le sort des employés de l'ONU, personnel diplomatique et travailleurs humanitaires détenus par les rebelles, lors d'un entretien avec le sultan d'Oman, Haitham ben Tariq, dont le pays joue un rôle de médiateur dans le conflit yéménite.

Le mois dernier, un tribunal houthi a condamné 17 personnes à mort pour espionnage au profit d'Israël, des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite, selon des médias houthis.

La guerre au Yémen a éclaté en 2014 quand les rebelles ont pris la capitale Sanaa, qu'ils contrôlent toujours aujourd'hui. Elle a plongé ce pays le plus pauvre de la péninsule arabique dans l'une des pires crises humanitaires au monde, selon l'ONU.

Une trêve est entrée en vigueur en 2022, qui tient globalement.

A la mi-septembre, le coordinateur humanitaire des Nations unies au Yémen avait été transféré de Sanaa à Aden, siège du gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale.

AFP

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