L’argent perd de son éclat après avoir franchi la barre des 80 dollars
Les places asiatiques ont connu une séance contrastée, marquée par des échanges limités en cette fin d’année, une correction du cours de l’argent après un nouveau sommet historique et un marché pétrolier soutenu par les perspectives de relance budgétaire en Chine, sur fond de tensions géopolitiques et d’attentes autour des politiques monétaires américaines.

Le prix de l'once d'argent chutait de 2,87% à 76,98 dollars vers 06H45 GMT, après s'être élevé en début d'échanges asiatiques à 84 dollars, un nouveau record.

L'argent avait déjà dépassé vendredi le seuil symbolique des 75 dollars l'once pour la toute première fois, alors que les métaux précieux atteignent des sommets inédits en cette fin d'année, portés notamment par l'incertitude économique et géopolitique.

Mais les courtiers étaient tentés lundi à la mi-journée par quelques prises de bénéfices.

Sans entamer toutefois les perspectives du métal précieux, selon les experts: «Nous assistons à une bulle générationnelle sur le marché de l'argent», juge Tony Sycamore, de IG Australia.

«La demande industrielle incessante pour les panneaux solaires, les véhicules électriques, les centres de données d'intelligence artificielle et l'électronique, associée à des stocks en diminution, a poussé les primes sur l'argent physique à des niveaux extrêmes», explique-t-il, pointant «un déficit structurel» sur l'offre.

De son côté, l'or cédait 0,58% à 4.506 dollars l'once. Depuis janvier, l'or a bondi de près de 70% et l'argent de plus de 150%, des performances annuelles inédites depuis 1979.

Un dollar plus faible et l'escalade des tensions géopolitiques ont encore renforcé l'attrait des métaux précieux.

«La flambée de l'argent est particulièrement remarquable, témoignant d'une demande pour les valeurs refuges, les alternatives au dollar et les matières premières liées au boom de l'IA (...) cela reflète le désir des investisseurs d'acquérir des actifs à l'offre relativement limitée», abonde Kyle Rodda, de Capital.com.

Le pétrole ferme, rassuré par Pékin

Les cours du pétrole sont portés par un regain d'optimisme sur la solidité de la demande chinoise d'or noir, après que Pékin s'est engagé durant le week-end à élargir sa base de dépenses budgétaires publiques en 2026.

Cette annonce du ministère des Finances chinois, qui a évoqué l'augmentation des investissements ciblés dans des secteurs prioritaires tels que l'industrie manufacturière de pointe et l'innovation technologique, semble signaler un soutien gouvernemental accru pour stimuler la croissance dans une conjoncture internationale difficile.

Cette progression intervient en dépit des pourparlers pour mettre un terme à la guerre en Ukraine.

Vers 06H45 GMT, le baril de WTI nord-américain grimpait de 1,08% à 57,35 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 1,07% à 61,29 dollars.

AFP

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