Siniora: le Hezbollah veut prouver l’importance de ses armes
L’ancien Premier ministre Fouad Siniora a souligné le cafouillage à cause duquel le Liban a perdu, selon lui, treize années avant de progresser au niveau du dossier de la délimitation des frontières maritimes avec Israël, dans la perspective d’une prospection gazière offshore.

Dans une interview accordée à la chaîne panarabe, al-Hadath, M. Siniora a exposé l’évolution de ce dossier depuis 2007 jusqu’aujourd’hui, en rappelant toutes les décisions prises par son gouvernement ainsi que par celui de Najib Mikati à l’époque. Toutes portent, selon ses explications, sur le maintien de deux lignes pour la délimitation de la Zone économique exclusive libanaise: la 23 au sud et la 7 au nord.


Il a rappelé dans ce contexte que le mouvement Amal, le Courant patriotique libre et le Hezbollah étaient «tous les trois représentés au sein de son gouvernement en 2009 lors de l’adoption, à l’unanimité, de la décision relative à la délimitation des frontières et avaient donc voté en faveur de celle-ci». «Ce qui compte en revanche maintenant pour le Hezbollah, c'est de montrer que l’accord sur les frontières maritimes n'aurait pas eu lieu sans (la menace de) ses armes, ce qui n'est pas vrai puisque d’autres facteurs sont entrés en jeu pour favoriser cet accord. Il agit de la sorte parce que sa seule préoccupation est de chercher à prouver le besoin continu pour ses armes en dehors du cadre de l'État», a-t-il dit, estimant que la formation pro-iranienne a «réalisé aujourd’hui que l’accord avec Israël est dans l’intérêt du Liban».

Selon l’ancien Premier ministre, «les efforts doivent aujourd’hui progresser vers la restauration du rôle et de l'autorité de l'État d'une manière qui encourage les investissements au Liban, y compris au niveau de l’exploitation de ses champs pétroliers et gaziers». Dans ce contexte, il a insisté sur le fait que «les revenus générés par le pétrole sont souverains et devraient appartenir à l'Etat libanais et aux générations futures et non pas aux partis sectaires qui chercheraient à se les partager».
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