Plier sa haine comme on plierait un pantalon. Lisser sa parole comme on repasserait une chemise; que ce soit possible pour les mots. Ranger ses relations comme on organise des placards; que ce soit possible en amitié. Se dire que le temps est l’unique obstacle. Se rencontrer comme s’unissent en une paire les chaussettes, reliées sans se confondre; assemblées et dissimilaires dans les détails. Elle voudrait que ses fantasmes flottent comme linge soumis au vent. Décider d’instinct comme cligner des yeux, ne pas hésiter. Classer ses pensées, consigner ses rêves. Élaguer les terreurs comme feuillages d’arbres sous sécateur. Organiser ses émotions; ça oui, non, mais pas ça. D’un geste haut, se retirer discrète, oublier, fondre…
Elle voudrait décolorer les souvenirs, agréables ou tristes; tout effet de mémoire; comme on retouche des vêtements pour une illusion de renouveau. Et ses idées; trier, jeter l’ancien, brésiller le trop évident. Converser comme on pâtisse, en pesant, mesurant voix, grimaces, parole… les bons ingrédients en juste quantité; que ses phrases sortent de ses lèvres comme un beau gâteau du four, chaud et brun. Odorant, gorgé de promesses de plaisir. Elle voudrait ébrouer ses obsessions comme l’on dépoussière et toujours ça revient. Toujours. Et ça revient. Étouffer les lumières; glisser dans la nuit comme dans une boîte, les souliers.
Si elle pouvait archiver les instants de sa vie; les jours où elle ne sait pas, la vie mais quoi la vie? Qui? Serrer alors ces mémoires contre ses seins, comme du «pas elle déjà». Sa vie contenue et les sommeils paralysés, elle se perdrait sous ses cartons de vie. Mais qui, la vie? Pouvoir adopter des opinions aléatoires, s’y cramponner. Comme choisir un style; un style d’avance, plus rapide de se vêtir le matin, la vie c’est trop de matins pour une personne. Décider pour sembler savoir, sans trembler. Cristalliser leur amour, ça serait bon comme glaçon en été. Elle voudrait se diluer dans ses mots comme sorbet entre les dents de la vie.
graciabejjani.fr
youtube.com/c/graciabejjani
Elle voudrait décolorer les souvenirs, agréables ou tristes; tout effet de mémoire; comme on retouche des vêtements pour une illusion de renouveau. Et ses idées; trier, jeter l’ancien, brésiller le trop évident. Converser comme on pâtisse, en pesant, mesurant voix, grimaces, parole… les bons ingrédients en juste quantité; que ses phrases sortent de ses lèvres comme un beau gâteau du four, chaud et brun. Odorant, gorgé de promesses de plaisir. Elle voudrait ébrouer ses obsessions comme l’on dépoussière et toujours ça revient. Toujours. Et ça revient. Étouffer les lumières; glisser dans la nuit comme dans une boîte, les souliers.
Si elle pouvait archiver les instants de sa vie; les jours où elle ne sait pas, la vie mais quoi la vie? Qui? Serrer alors ces mémoires contre ses seins, comme du «pas elle déjà». Sa vie contenue et les sommeils paralysés, elle se perdrait sous ses cartons de vie. Mais qui, la vie? Pouvoir adopter des opinions aléatoires, s’y cramponner. Comme choisir un style; un style d’avance, plus rapide de se vêtir le matin, la vie c’est trop de matins pour une personne. Décider pour sembler savoir, sans trembler. Cristalliser leur amour, ça serait bon comme glaçon en été. Elle voudrait se diluer dans ses mots comme sorbet entre les dents de la vie.
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