©Cette photo prise le 12 septembre 2019 montre l’emplacement de ce qui était un cimetière traditionnel ouïghour avant sa destruction à Shayar dans la région du Xinjiang. La Chine détruit des cimetières où des générations de familles ouïghoures ont été inhumées, laissant derrière elles des ossements humains et des tombes brisées dans ce que les militants appellent un effort pour éradiquer l'identité du groupe ethnique au Xinjiang. (AFP)
Après plusieurs mois d'enquête, un groupe d'avocats et d'experts des droits humains réunis à Londres a conclu jeudi que la façon dont la Chine traite les Ouïghours relève du génocide, déclenchant la colère de Pékin qui dénonce "une farce politique" basée sur de "faux témoignages".
Les neuf membres du "Tribunal ouïghour", ainsi nommé malgré l'absence de toute autorité judiciaire et dénoncé par Pékin comme n'ayant "aucune légitimité", ont écouté de nombreux témoignages et examiné des preuves apportées par des chercheurs indépendants et des associations sur le traitement qui leur est infligé par l'Etat chinois.
Dans un rapport de 63 pages, les experts ont indiqué qu'il n'y avait aucune preuve de massacre de la minorité musulmane ouïghoure, mais que "les éléments d'un génocide intentionnel" tels que définis par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de l'ONU étaient pourtant "établis".
"La République Populaire de Chine (RPC) a commis un génocide en imposant des mesures de prévention des naissances destinées à détruire une partie importante des Ouïghours du Xinjiang", ont précisé les experts, estimant que le président chinois Xi Jinping et d'autres hauts cadres en "portent la responsabilité première".
Selon eux, les ablations de l'utérus, les avortements et pose de stérilets forcés chez les femmes ouïghoures par l'État chinois "se traduiront par un nombre de naissances nettement inférieur à ce qu'il aurait pu être dans les années à venir" et une "destruction partielle des Ouïghours".
Les neuf experts ont aussi estimé la Chine responsable "au-delà de tout doute raisonnable" de "crimes contre l'humanité", citant des "emprisonnements, actes de tortures, viols, violences sexuelles, stérilisations forcées et autres actes inhumains".
«Farce politique»
Selon des organisations de défense des droits humains, au moins un million de Ouïghours et d'autres minorités turcophones, principalement musulmanes, sont incarcérés dans des camps au Xinjiang. Outre la stérilisation forcée des femmes, la Chine y est accusée d'imposer le travail forcé.
Pékin conteste et affirme qu'il s'agit de centres de formation professionnelle destinés à les éloigner du terrorisme et du séparatisme, après de nombreux attentats meurtriers commis contre des civils par des Ouïghours.
"Le prétendu +verdict final+ de cette machine à fabriquer des mensonges est une farce politique", a réagi dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères, accusant "des forces anti-chinoises en Occident" d'avoir "payé des menteurs, fait courir des rumeurs et présenté de faux témoignages" comme "outil politique pour salir la Chine".
Les États-Unis ont déjà affirmé que le traitement des Ouïghours relevait du "génocide" et ont annoncé un boycott diplomatique des prochains Jeux olympiques d'hiver (4-20 février 2022) à Pékin avec plusieurs autres pays occidentaux.
Le Premier ministre Boris Johnson a déclaré mercredi que le Royaume-Uni se joindrait à ce boycott, une décision qui risque de distendre un peu plus les liens entre Londres et Pékin.
Les sources de tensions sont nombreuses entre Londres et Pékin, entre respect des droits humains au Xinjiang, recul des libertés dans l'ex-colonie britannique de Hong Kong et exclusion du géant chinois Huawei des infrastructures 5G britanniques.
Mais le gouvernement britannique n'a jusqu'à présent pas qualifié le traitement des Ouïghours par la Chine de "génocide", estimant que c'était à la justice de trancher cette question.
Les neuf experts réunis à Londres estiment que leur rapport constitue "la première démonstration publique fondée sur des preuves" d'une telle pratique.
Le "Tribunal ouïghour" n'est affilié à aucun gouvernement et la Chine a refusé toute participation. Pékin a en revanche pris des sanctions contre l'organisation et son président Geoffrey Nice.
AFP
Les neuf membres du "Tribunal ouïghour", ainsi nommé malgré l'absence de toute autorité judiciaire et dénoncé par Pékin comme n'ayant "aucune légitimité", ont écouté de nombreux témoignages et examiné des preuves apportées par des chercheurs indépendants et des associations sur le traitement qui leur est infligé par l'Etat chinois.
Dans un rapport de 63 pages, les experts ont indiqué qu'il n'y avait aucune preuve de massacre de la minorité musulmane ouïghoure, mais que "les éléments d'un génocide intentionnel" tels que définis par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de l'ONU étaient pourtant "établis".
"La République Populaire de Chine (RPC) a commis un génocide en imposant des mesures de prévention des naissances destinées à détruire une partie importante des Ouïghours du Xinjiang", ont précisé les experts, estimant que le président chinois Xi Jinping et d'autres hauts cadres en "portent la responsabilité première".
Selon eux, les ablations de l'utérus, les avortements et pose de stérilets forcés chez les femmes ouïghoures par l'État chinois "se traduiront par un nombre de naissances nettement inférieur à ce qu'il aurait pu être dans les années à venir" et une "destruction partielle des Ouïghours".
Les neuf experts ont aussi estimé la Chine responsable "au-delà de tout doute raisonnable" de "crimes contre l'humanité", citant des "emprisonnements, actes de tortures, viols, violences sexuelles, stérilisations forcées et autres actes inhumains".
«Farce politique»
Selon des organisations de défense des droits humains, au moins un million de Ouïghours et d'autres minorités turcophones, principalement musulmanes, sont incarcérés dans des camps au Xinjiang. Outre la stérilisation forcée des femmes, la Chine y est accusée d'imposer le travail forcé.
Pékin conteste et affirme qu'il s'agit de centres de formation professionnelle destinés à les éloigner du terrorisme et du séparatisme, après de nombreux attentats meurtriers commis contre des civils par des Ouïghours.
"Le prétendu +verdict final+ de cette machine à fabriquer des mensonges est une farce politique", a réagi dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères, accusant "des forces anti-chinoises en Occident" d'avoir "payé des menteurs, fait courir des rumeurs et présenté de faux témoignages" comme "outil politique pour salir la Chine".
Les États-Unis ont déjà affirmé que le traitement des Ouïghours relevait du "génocide" et ont annoncé un boycott diplomatique des prochains Jeux olympiques d'hiver (4-20 février 2022) à Pékin avec plusieurs autres pays occidentaux.
Le Premier ministre Boris Johnson a déclaré mercredi que le Royaume-Uni se joindrait à ce boycott, une décision qui risque de distendre un peu plus les liens entre Londres et Pékin.
Les sources de tensions sont nombreuses entre Londres et Pékin, entre respect des droits humains au Xinjiang, recul des libertés dans l'ex-colonie britannique de Hong Kong et exclusion du géant chinois Huawei des infrastructures 5G britanniques.
Mais le gouvernement britannique n'a jusqu'à présent pas qualifié le traitement des Ouïghours par la Chine de "génocide", estimant que c'était à la justice de trancher cette question.
Les neuf experts réunis à Londres estiment que leur rapport constitue "la première démonstration publique fondée sur des preuves" d'une telle pratique.
Le "Tribunal ouïghour" n'est affilié à aucun gouvernement et la Chine a refusé toute participation. Pékin a en revanche pris des sanctions contre l'organisation et son président Geoffrey Nice.
AFP
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