La crise n’est pas une fatalité, mais un tremplin permettant au système éducatif libanais de continuer à se développer et se moderniser. Tel est le message lancé par l’Ambassade de France au Liban, à l’occasion du lancement mercredi du Fonds de solidarité pour l’innovation, Liban – Éducation (FSPI), lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à l’Institut français de Beyrouth.


Ce fonds, d’une durée de deux ans (2022-2023), a pour objectif d’aider les établissements francophones libanais à faire face à la crise économique, tout en maintenant un niveau d’éducation élevé qui fait la renommée du Liban à travers le monde. Il bénéficiera à 50 écoles publiques et privées libanaises labellisées "LabelFrancEducation", soit à 40.000 élèves.

Développement professionnel, renforcement de la pérennité économique, gestion financière et transition énergétique… autant de volets pris en compte dans ce projet qui vise à diminuer la charge financière des établissements, ainsi que celle des parents d’élèves.

Ainsi, le coût de l’énergie, qui draine en moyenne 30% du budget des établissements scolaires, pourra être diminué en recourant à des mesures de sobriété énergétique, ainsi qu’à l’installation de systèmes d’éclairage photovoltaïque.

Nayla Khoury Daoun, proviseure de l’école des Trois docteurs, explique à Ici Beyrouth que les responsables des établissements scolaires «doivent avoir des compétences de gestionnaire» et «savoir lever des fonds en cette période de crise». «Nous comptons beaucoup sur le FSPI pour nous accompagner et nous former à cela», explique-t-elle.


Faire face aux impayés, régler les factures, lever des fonds auprès des associations d’anciens, tout en garantissant une qualité éducationnelle optimale… une équation difficile à résoudre pour de nombreux chefs d’établissement. L’Ambassade de France espère remédier à ces problèmes grâce à la formation du personnel administratif et éducatif des écoles.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une série de projets visant à accroître la résilience du secteur éducatif libanais et préparer l’avenir, notamment à travers le soutien spécifique apporté aux 13 établissements publics labellisés «Pôles d'Excellence» . Un de ces projets a eu également pour objectif de soutenir financièrement la reconstruction suite à l’explosion au port de Beyrouth.

«Nous voulons développer un véritable réseau entre les écoles labellisées francophones, affirme Cécile Saint-Martin, attachée de coopération éducative près l’ambassade de France. Il ne s’agit pas de transmettre des connaissances aux écoles libanaises de manière horizontale, mais d’échanger de bonnes pratiques. C’est ce qui assure la pérennité de notre action.»

Selon une étude préparée par le groupe EuroMena Consulting dans le cadre de ce projet, les établissements privés doivent, pour pouvoir se maintenir, chercher des sources de financement alternatives, accélérer la mutualisation entre écoles et moderniser leur mode de gouvernance pour davantage de transparence et de reddition des comptes. Une dynamique que souhaite impulser l’ambassade de France, aux côtés de ses partenaires libanais.
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