L'Assemblée générale de l'ONU a condamné mercredi avec une majorité "écrasante" les "annexions illégales" russes de territoires ukrainiens, après que Moscou eut opposé son veto sur un texte similaire au Conseil de sécurité fin septembre.
L'Assemblée générale des 193 Etats membres réunie en urgence depuis lundi a adopté cette résolution avec 143 voix pour, face à cinq pays contre et 35 qui se sont abstenus, parmi lesquels la Chine, l'Inde, le Pakistan et l'Afrique du Sud, malgré des efforts diplomatiques des Etats-Unis.
Les cinq Etats qui ont voté contre sont, sans surprise, la Russie, le Bélarus, la Syrie, la Corée du Nord et le Nicaragua.
Le réeprésentant permanent de la Fédération de Russie à l'ONU, Vasily Nebenzya.
Avec ce texte, co-rédigé par l'Union européenne et présenté par l'Ukraine, les Occidentaux ont affirmé avoir prouvé que la Russie du président Vladimir Poutine était "isolée" sur la scène internationale, sept mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
La résolution "condamne les tentatives d'annexions illégales" des régions ukrainiennes de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson après des "prétendus référendums illégaux" et souligne que ces actions n'ont "aucune validité" au regard du droit international.
Le texte appelle également à ce qu'aucun Etat ne reconnaisse ces annexions et réclame le retrait immédiat des troupes russes d'Ukraine entrées le 24 février.
Le 30 septembre, Moscou avait utilisé son veto pour bloquer au Conseil de sécurité cette même résolution condamnant les annexions en Ukraine. En dehors du veto russe, le texte avait recueilli 10 voix pour sur les 15 membres du Conseil. La Chine, l'Inde, le Brésil et le Gabon s'étaient abstenus et les Occidentaux avaient alors déjà vanté une preuve de l'isolement de la Russie.
L'Allemagne fournira à l'Ukraine le système de missile anti-missiles "Iris-T ".
Par ailleurs, l'Ukraine a affirmé mercredi avoir repris plusieurs localités aux Russes dans le sud du pays et salué le soutien réaffirmé de ses alliés occidentaux qui ont promis de livrer "dès que possible" des moyens de défense anti-aériens après des bombardements russes intensifs.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg a assuré que la fourniture de ces systèmes à même de neutraliser les missiles russes dans le ciel ukrainien était "la priorité".
Le G7 et le FMI ont réaffirmé mercredi qu'ils soutiendraient l'Ukraine "le temps nécessaire" afin de faire face aux conséquences économiques de l'invasion russe, qui se chiffrent en milliards de dollars.
"La question clé est de couvrir notre déficit budgétaire et de reconstruire rapidement les infrastructures" détruites, a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne, remerciant les pays alliés.
La promesse intervient alors que l'Ukraine essuie depuis lundi des salves "massives" de missiles, roquettes et drones visant en particulier son infrastructure énergétique civile. Le président russe Vladimir Poutine a présenté ces frappes comme des représailles à l'attaque à l'explosif qui a endommagé samedi le pont de Crimée et qu'il impute à Kiev.
Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a d'ores et déjà salué "une nouvelle ère de la défense aérienne" avec l'arrivée du système "Iris-T d'Allemagne" et la livraison prochaine de "NASAMS américains".
De son côté, le Royaume-Uni a annoncé jeudi qu'il fournirait à l'Ukraine des missiles de défense anti-aérienne supplémentaires et notamment des munitions capables d'abattre des missiles de croisière.
Le président français Emmanuel Macron a également promis dans la soirée "des radars, des systèmes et des missiles" anti-aériens, sans préciser quand ils seraient livrés. Il a répété que la France travaillait avec le Danemark à l'envoi de six canons Ceasar, en plus des 18 déjà livrés.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky plaide en faveur d'une aide accrue lors d'une réunion des ministres des Finances à Washington pour les assemblées annuelles du Fonds Monétaire International et de la Banque mondiale.
Mardi, en réunion virtuelle avec le G7, M. Zelensky avait réclamé de l'aide pour créer un "bouclier aérien", prévenant que M. Poutine avait "encore les moyens d'une escalade".
Dans le même temps, les 27 membres de l'Union européenne ont donné leur accord à l'organisation d'une mission militaire pour former les forces ukrainiennes dans plusieurs Etats membres. Quelque 15.000 militaires devraient être concernés dans un premier temps, selon deux diplomates.
Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev accueille son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan à Astana lors d'une cérémonie officielle.
De son côté, le Kremlin a indiqué mercredi s'attendre à ce que le président turc Recep Tayyip Erdogan fasse à Vladimir Poutine une proposition concrète de médiation sur le conflit à l'occasion de leur rencontre jeudi au Kazakhstan.
"Les Turcs proposent leur médiation. Si des contacts (russo-ukrainiens) devaient avoir lieu, ils se feraient sur le territoire" turc, a ajouté à la presse le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.
Inquiet d'un possible accident nucléaire, le chef de l'AIEA, Rafael Grossi est de retour à Kiev, en accord avec M. Zelensky, a-t-il twitté, après sa rencontre avec Vladimir Poutine dans le cadre de ses efforts pour établir "une zone de protection" autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia.
Le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, lors de sa réunion mardi avec le président Poutine.
La Russie avait annoncé dans la matinée l'arrestation de huit personnes suspectées de participation à l'attaque contre le pont de Crimée et affirmé avoir déjoué deux attentats fomentés par les services spéciaux ukrainiens sur le territoire russe.
Vladimir Poutine avait promis une réponse "sévère" à tout attentat visant la Russie et ce qu'elle considère être comme son territoire, alors que Moscou a proclamé l'annexion de la Crimée en 2014, puis de quatre autres régions ukrainiennes en septembre.
Le général Sergey Sourovikin a été nommé nouveau commandant pour diriger son offensive en Ukraine après que Moscou a subi une série de revers militaires qui ont déclenché des critiques à l'encontre de la direction de l'armée.
Kiev n'a ni confirmé ni infirmé son implication dans l'explosion sur le pont reliant le territoire russe à la Crimée, mais l'Ukraine a toujours souligné qu'elle comptait reconquérir cette péninsule et l'ensemble des territoires occupés par la Russie.
Sur le front sud, dans la région de Kherson, l'une des quatre dont Moscou a revendiqué l'annexion, cinq nouvelles localités ont été reconquises, a indiqué mercredi la présidence ukrainienne, ce qui constituerait un nouveau revers pour l'armée russe qui recule dans cette zone comme dans le nord-est et l'est depuis début septembre.
Les attaques de missiles russes contre les centrales électriques font peser la menace de pannes d’électricité sur les villes ukrainiennes, mais de nombreuses communes en première ligne sont aussi sous les tirs d’obus et sans électricité ni eau depuis des mois. La ville de Bakhmout, connue pour son vin et ses mines de sel, dans la région orientale de Donetsk, est toujours tenue et farouchement défendue par les forces ukrainiennes, mais ses habitants désespérés sont à portée de canons russes depuis le mois de mai et les stigmates des bombardements y sont largement visibles.
Mais elle a noté que l'artillerie russe opposait de la résistance "pour dissuader la contre-offensive tout au long de la ligne de contact".
Le ministère russe de la Défense a lui assuré avoir repoussé les Ukrainiens dans la petite poche de la région de Kharkiv (nord-est) encore sous contrôle de Moscou, dans le nord de la région de Kherson et dans les régions orientales de Donetsk et Lougansk.
L'Ukraine a de son côté indiqué qu'une frappe russe sur un marché mercredi matin à Avdiivka, près de la ligne de front dans l'est, avait fait au moins sept morts.
Le président américain Joe Biden a lui relevé mardi que son homologue russe avait "clairement" mal évalué la situation en Ukraine et avait "fait une complète erreur de calcul" sur la résistance qu'il rencontrerait.
Il a jugé aussi "irresponsable" que M. Poutine puisse menacer d'utiliser une arme nucléaire tactique pour défendre ce qu'il considère comme ses conquêtes, tout en estimant que Moscou n'utiliserait pas une telle bombe.
Un charnier découvert dans la ville de Lyman, dans l’est de l’Ukraine (AFP)
Dans l'est, les autorités ukrainiennes ont annoncé la découverte de deux charniers dans des villes de la région de Donetsk récemment reprises aux troupes russes.
A Lyman, noeud ferroviaire repris début octobre, une équipe médico-légale vêtue de tenues de protection a exhumé des dizaines de corps, a constaté un journaliste de l'AFP.
Sur le front énergétique du conflit, le président Poutine a affirmé que la balle était "dans le camp" de l'UE pour le lancement des livraisons de gaz russe via le gazoduc Nord Stream 2 non affecté par des explosions dont s'accusent mutuellement Russes et Occidentaux.
Avec AFP
L'Assemblée générale des 193 Etats membres réunie en urgence depuis lundi a adopté cette résolution avec 143 voix pour, face à cinq pays contre et 35 qui se sont abstenus, parmi lesquels la Chine, l'Inde, le Pakistan et l'Afrique du Sud, malgré des efforts diplomatiques des Etats-Unis.
Les cinq Etats qui ont voté contre sont, sans surprise, la Russie, le Bélarus, la Syrie, la Corée du Nord et le Nicaragua.
Le réeprésentant permanent de la Fédération de Russie à l'ONU, Vasily Nebenzya.
Avec ce texte, co-rédigé par l'Union européenne et présenté par l'Ukraine, les Occidentaux ont affirmé avoir prouvé que la Russie du président Vladimir Poutine était "isolée" sur la scène internationale, sept mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
La résolution "condamne les tentatives d'annexions illégales" des régions ukrainiennes de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson après des "prétendus référendums illégaux" et souligne que ces actions n'ont "aucune validité" au regard du droit international.
Le texte appelle également à ce qu'aucun Etat ne reconnaisse ces annexions et réclame le retrait immédiat des troupes russes d'Ukraine entrées le 24 février.
Le 30 septembre, Moscou avait utilisé son veto pour bloquer au Conseil de sécurité cette même résolution condamnant les annexions en Ukraine. En dehors du veto russe, le texte avait recueilli 10 voix pour sur les 15 membres du Conseil. La Chine, l'Inde, le Brésil et le Gabon s'étaient abstenus et les Occidentaux avaient alors déjà vanté une preuve de l'isolement de la Russie.
L'Allemagne fournira à l'Ukraine le système de missile anti-missiles "Iris-T ".
Par ailleurs, l'Ukraine a affirmé mercredi avoir repris plusieurs localités aux Russes dans le sud du pays et salué le soutien réaffirmé de ses alliés occidentaux qui ont promis de livrer "dès que possible" des moyens de défense anti-aériens après des bombardements russes intensifs.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg a assuré que la fourniture de ces systèmes à même de neutraliser les missiles russes dans le ciel ukrainien était "la priorité".
Le G7 et le FMI ont réaffirmé mercredi qu'ils soutiendraient l'Ukraine "le temps nécessaire" afin de faire face aux conséquences économiques de l'invasion russe, qui se chiffrent en milliards de dollars.
"La question clé est de couvrir notre déficit budgétaire et de reconstruire rapidement les infrastructures" détruites, a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne, remerciant les pays alliés.
La promesse intervient alors que l'Ukraine essuie depuis lundi des salves "massives" de missiles, roquettes et drones visant en particulier son infrastructure énergétique civile. Le président russe Vladimir Poutine a présenté ces frappes comme des représailles à l'attaque à l'explosif qui a endommagé samedi le pont de Crimée et qu'il impute à Kiev.
Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a d'ores et déjà salué "une nouvelle ère de la défense aérienne" avec l'arrivée du système "Iris-T d'Allemagne" et la livraison prochaine de "NASAMS américains".
De son côté, le Royaume-Uni a annoncé jeudi qu'il fournirait à l'Ukraine des missiles de défense anti-aérienne supplémentaires et notamment des munitions capables d'abattre des missiles de croisière.
Le président français Emmanuel Macron a également promis dans la soirée "des radars, des systèmes et des missiles" anti-aériens, sans préciser quand ils seraient livrés. Il a répété que la France travaillait avec le Danemark à l'envoi de six canons Ceasar, en plus des 18 déjà livrés.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky plaide en faveur d'une aide accrue lors d'une réunion des ministres des Finances à Washington pour les assemblées annuelles du Fonds Monétaire International et de la Banque mondiale.
Mardi, en réunion virtuelle avec le G7, M. Zelensky avait réclamé de l'aide pour créer un "bouclier aérien", prévenant que M. Poutine avait "encore les moyens d'une escalade".
Dans le même temps, les 27 membres de l'Union européenne ont donné leur accord à l'organisation d'une mission militaire pour former les forces ukrainiennes dans plusieurs Etats membres. Quelque 15.000 militaires devraient être concernés dans un premier temps, selon deux diplomates.
Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev accueille son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan à Astana lors d'une cérémonie officielle.
De son côté, le Kremlin a indiqué mercredi s'attendre à ce que le président turc Recep Tayyip Erdogan fasse à Vladimir Poutine une proposition concrète de médiation sur le conflit à l'occasion de leur rencontre jeudi au Kazakhstan.
"Les Turcs proposent leur médiation. Si des contacts (russo-ukrainiens) devaient avoir lieu, ils se feraient sur le territoire" turc, a ajouté à la presse le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.
Inquiet d'un possible accident nucléaire, le chef de l'AIEA, Rafael Grossi est de retour à Kiev, en accord avec M. Zelensky, a-t-il twitté, après sa rencontre avec Vladimir Poutine dans le cadre de ses efforts pour établir "une zone de protection" autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia.
Le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, lors de sa réunion mardi avec le président Poutine.
La Russie avait annoncé dans la matinée l'arrestation de huit personnes suspectées de participation à l'attaque contre le pont de Crimée et affirmé avoir déjoué deux attentats fomentés par les services spéciaux ukrainiens sur le territoire russe.
Vladimir Poutine avait promis une réponse "sévère" à tout attentat visant la Russie et ce qu'elle considère être comme son territoire, alors que Moscou a proclamé l'annexion de la Crimée en 2014, puis de quatre autres régions ukrainiennes en septembre.
Le général Sergey Sourovikin a été nommé nouveau commandant pour diriger son offensive en Ukraine après que Moscou a subi une série de revers militaires qui ont déclenché des critiques à l'encontre de la direction de l'armée.
Kiev n'a ni confirmé ni infirmé son implication dans l'explosion sur le pont reliant le territoire russe à la Crimée, mais l'Ukraine a toujours souligné qu'elle comptait reconquérir cette péninsule et l'ensemble des territoires occupés par la Russie.
Sur le front sud, dans la région de Kherson, l'une des quatre dont Moscou a revendiqué l'annexion, cinq nouvelles localités ont été reconquises, a indiqué mercredi la présidence ukrainienne, ce qui constituerait un nouveau revers pour l'armée russe qui recule dans cette zone comme dans le nord-est et l'est depuis début septembre.
Les attaques de missiles russes contre les centrales électriques font peser la menace de pannes d’électricité sur les villes ukrainiennes, mais de nombreuses communes en première ligne sont aussi sous les tirs d’obus et sans électricité ni eau depuis des mois. La ville de Bakhmout, connue pour son vin et ses mines de sel, dans la région orientale de Donetsk, est toujours tenue et farouchement défendue par les forces ukrainiennes, mais ses habitants désespérés sont à portée de canons russes depuis le mois de mai et les stigmates des bombardements y sont largement visibles.
Mais elle a noté que l'artillerie russe opposait de la résistance "pour dissuader la contre-offensive tout au long de la ligne de contact".
Le ministère russe de la Défense a lui assuré avoir repoussé les Ukrainiens dans la petite poche de la région de Kharkiv (nord-est) encore sous contrôle de Moscou, dans le nord de la région de Kherson et dans les régions orientales de Donetsk et Lougansk.
L'Ukraine a de son côté indiqué qu'une frappe russe sur un marché mercredi matin à Avdiivka, près de la ligne de front dans l'est, avait fait au moins sept morts.
Le président américain Joe Biden a lui relevé mardi que son homologue russe avait "clairement" mal évalué la situation en Ukraine et avait "fait une complète erreur de calcul" sur la résistance qu'il rencontrerait.
Il a jugé aussi "irresponsable" que M. Poutine puisse menacer d'utiliser une arme nucléaire tactique pour défendre ce qu'il considère comme ses conquêtes, tout en estimant que Moscou n'utiliserait pas une telle bombe.
Un charnier découvert dans la ville de Lyman, dans l’est de l’Ukraine (AFP)
Dans l'est, les autorités ukrainiennes ont annoncé la découverte de deux charniers dans des villes de la région de Donetsk récemment reprises aux troupes russes.
A Lyman, noeud ferroviaire repris début octobre, une équipe médico-légale vêtue de tenues de protection a exhumé des dizaines de corps, a constaté un journaliste de l'AFP.
Sur le front énergétique du conflit, le président Poutine a affirmé que la balle était "dans le camp" de l'UE pour le lancement des livraisons de gaz russe via le gazoduc Nord Stream 2 non affecté par des explosions dont s'accusent mutuellement Russes et Occidentaux.
Avec AFP
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