Décès d’Angela Lansbury, la détective de « Murder, She Wrote »
L’actrice américano-britannique Angela Lansbury, pétulante mamie-détective de la série télévisée Murder, She Wrote, est décédée à l’âge de 96 ans. Elle s’était illustrée dans de nombreuses comédies musicales et dans plus de soixante films depuis les années 1940.



Nommée aux Oscars dès son premier rôle à 19 ans, elle a remporté six Golden Globes dont quatre pour la série américaine Murder, She wrote, où elle campait une inoxydable auteure de romans policiers, également détective amateure à ses heures perdues. L’ensemble de sa carrière avait été récompensée par un Oscar d’honneur en 2014. La comédienne « est morte paisiblement dans son sommeil chez elle à Los Angeles (...), cinq jours tout juste avant son 97e anniversaire », a expliqué sa famille dans un communiqué transmis à de nombreux médias américains.

« J’ai eu une carrière incroyablement intéressante et variée qui m’a menée tout autour du monde », se réjouissait en 2014 cette Britannique naturalisée américaine, devenue la plus célèbre des romancières-détectives du petit écran.
Diffusé de 1984 à 1996 sur CBS puis dans le monde entier, Murder, She Wrote et ses 264 épisodes, a reçu une pluie de récompenses, Emmy Awards et Golden Globes confondus. À 91 ans, l’actrice toujours aussi vive confiait son envie de jouer une dernière fois le rôle de Jessica Fletcher qu’elle avait accepté d’incarner, à l’origine, uniquement pour l’argent. Elle touchait jusqu’à 300 000 dollars par épisode.

Formée à Hollywood dans les années 40 à 50, la jeune blonde vénitienne, aux grands yeux de chouette et au visage rond, ne correspond pas aux standards de beauté de l’époque et reste cantonnée aux seconds rôles malgré des débuts très prometteurs. « Elle avait un talent fou et ils ne savaient pas quoi faire d’elle », déplorait en 1998 Hurd Hatfield, son partenaire dans The Picture of Dorian Gray pour lequel elle remporte en 1946 le Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle.


« Parce que je n’étais pas une grande beauté, j’ai incarné des personnes bien plus âgées que moi », déclarait l’actrice qui interprète la mère d’Elvis Presley dans la comédie musicale Blue Hawaï (1961). Née le 16 octobre 1925 à Londres, dans une famille de politiciens (son grand-père George Lansbury dirigea le Parti travailliste dans les années 30) et de comédiens, elle fuit la guerre pour les États-Unis, après la mort de son père.

C’est sa mère, actrice irlandaise, qui lui permet par des connaissances de décrocher son premier rôle dans Gaslight (1944), un thriller psychologique de George Cukor avec Ingrid Bergman. Ce rôle de servante séductrice et inquiétante lui vaut une nomination aux Oscars dans un second rôle et un contrat de sept ans aux studios de la MGM. Elle a alors 19 ans.

En 1948, après un premier mariage avec l’acteur Richard Cromwell, la jeune femme rencontre Peter Shaw qui devient son impresario et son mari jusqu’à son décès en 2003. Elle ralentit momentanément sa carrière après la naissance de leurs deux enfants en 1952 et 1953. C’est ensuite à Broadway qu’elle connaît un important succès. Avec Mame (1966), comédie musicale sur de riches New-Yorkais pendant la Dépression jouée plus de 1 500 fois, elle remporte son premier Tony Award.

En 1970, elle s’installe avec sa famille dans la campagne irlandaise pour soustraire sa fille et son fils à l’emprise de la drogue, et pour sa fille à celle du gourou Charles Manson également. La série Murder, She Wrote arrive alors à point nommé. En 2009, elle reçoit son 5e Tony Award pour British Spirit, une comédie théâtrale reprise à Londres en 2014 où elle déclarait, à 89 ans, avoir encore « une énergie démesurée ».
Angela Lansbury laisse derrière elle trois enfants, trois petits-enfants, cinq arrières-petits-enfants, ainsi que son frère selon le communiqué. « Une cérémonie privée pour la famille se tiendra à une date qui reste à déterminer », ont ajouté ses proches.

AFP
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