La représentante spéciale de l'ONU pour l'Ukraine a dénoncé le grand nombre de viols attribués aux militaires russes sur la population ukrainienne. Pour Pramila Patten, il s'agit d'une "stratégie militaire" et "une tactique délibérée pour déshumaniser les victimes".
Les viols et agressions sexuelles attribués aux forces russes en Ukraine constituent clairement "une stratégie militaire" et "une tactique délibérée pour déshumaniser les victimes", estime la représentante spéciale de l'ONU Pramila Patten, dénonçant "des cas horribles et des violences très brutales".
"Toutes les indications sont là", répond Mme Patten, interrogée par l'AFP à Paris sur le viol comme arme de guerre en Ukraine.
Les viols et agressions sexuelles attribués aux forces russes en Ukraine constituent clairement "une stratégie militaire" et "une tactique délibérée pour déshumaniser les victimes", estime la représentante spéciale de l'ONU chargée des violences sexuelles dans les conflits Pramila Patten.
Des premiers cas trois jours après le début de la guerre
"Quand des femmes et des filles sont séquestrées pendant des jours et violées, quand vous commencez à violer des petits garçons et des hommes, quand on voit une série de cas de mutilations d'organes génitaux, quand vous entendez les témoignages de femmes évoquant des soldats russes équipés de viagra, c'est clairement une stratégie militaire. Et quand les victimes évoquent ce qui a été dit pendant les viols, il est clair que c'est une tactique délibérée pour déshumaniser les victimes" dit l'avocate mauricienne.
Elle relève que les premiers cas de violences sexuelles ont fait surface "trois jours après le début de l'invasion de l'Ukraine", le 24 février dernier.
Représentante spéciale depuis 2017 du secrétaire général de l'ONU chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Mme Patten était de passage à Paris jeudi pour signer un accord de partenariat avec l'ONG Bibliothèques Sans Frontières afin de soutenir les victimes de violences sexuelles en période de conflit.
Une manifestation contre la montée des cas de viol en Ukraine a eu lieu en avril dernier près de la cathédrale Saint-Etienne au centre-ville de Vienne.
L'ONU a vérifié "plus d'une centaine de cas" de viols et agressions sexuelles en Ukraine depuis le début de la guerre, mais "ce n'est pas une question de chiffres", insiste Mme Patten. "Il est très compliqué d'avoir des statistiques fiables pendant un conflit actif, et les chiffres ne vont jamais refléter la réalité, parce que les violences sexuelles sont un crime silencieux, le moins signalé et le moins condamné", souligne-t-elle, évoquant la peur des représailles et de la stigmatisation. "Les cas signalés ne représentent que le sommet de l'iceberg".
Des femmes et des filles comme premières victimes
Les victimes sont prioritairement des femmes et des filles, mais aussi des garçons et des hommes, indique la responsable onusienne, citant le rapport fin septembre de la commission d'enquête internationale indépendante (créée par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU). Ce rapport "a confirmé des crimes contre l'humanité commis par les forces russes, et selon des témoignages recueillis, l'âge des victimes de violences sexuelles varie de 4 ans à 82 ans. Il y a beaucoup de cas de violences sexuelles sur des enfants, qui sont violés, torturés et séquestrés", souligne-t-elle.
Une manifestante à Chypre simule une femme décédée avec son bébé.
"Mon combat contre les violences sexuelles, c'est vraiment un combat contre l'impunité", répète Pramila Patten, et "c'est la raison pour laquelle je me suis rendue en Ukraine (en mai dernier, ndlr): envoyer un signal fort aux victimes, leur dire que nous sommes avec elles et leur demander de briser le silence. Mais aussi envoyer un signal fort aux violeurs, le monde est en train de les regarder, et ce ne sera pas sans conséquences de violer une femme ou une fille, un homme ou un garçon".
Le viol comme arme de guerre existe dans tous les conflits, de la Bosnie à la Guinée ou la République démocratique du Congo (RDC) mais selon Mme Patten, la guerre en Ukraine marque une "prise de conscience" internationale. "Il y a désormais une volonté politique pour combattre l'impunité, et un consensus aujourd'hui sur le fait que les viols sont utilisés comme tactique militaire, une tactique de terreur", analyse-t-elle.
Risques de trafic d'êtres humains
Une manifestation contre les viols perpétrés par les soldats russes en Ukraine a eu lieu en avril dernier près de la cathédrale Saint-Etienne au centre-ville de Vienne.
"Est-ce que c'est parce que ça se passe au cœur de l'Europe ? La réponse se situe peut-être là", ajoute-t-elle, en espérant que l'Ukraine n'éclipsera pas les autres conflits.
"Je trouve très positif cette attention portée sur la question des violences sexuelles liées aux conflits, qui d'habitude ont toujours été considérées comme inévitable, comme un dommage collatéral, une question culturelle... Mais non, c'est criminel", assène-t-elle.
Un autre grand sujet d'inquiétude, pour la représentante de l'ONU, est le risque de traite des personnes.
"Les femmes, les filles et les enfants qui ont fui l'Ukraine sont très très vulnérables, et pour les prédateurs, ce n'est pas une tragédie ce qui se passe dans ce pays, c'est une opportunité. La traite des personnes est un crime invisible, mais c'est une crise majeure", prévient-elle.
Depuis que la Russie a lancé son invasion à grande échelle de l'Ukraine le 24 février, plus de 7,6 millions de réfugiés ukrainiens ont été enregistrés comme réfugiés à travers l'Europe.
Avec AFP
Les viols et agressions sexuelles attribués aux forces russes en Ukraine constituent clairement "une stratégie militaire" et "une tactique délibérée pour déshumaniser les victimes", estime la représentante spéciale de l'ONU Pramila Patten, dénonçant "des cas horribles et des violences très brutales".
"Toutes les indications sont là", répond Mme Patten, interrogée par l'AFP à Paris sur le viol comme arme de guerre en Ukraine.
Les viols et agressions sexuelles attribués aux forces russes en Ukraine constituent clairement "une stratégie militaire" et "une tactique délibérée pour déshumaniser les victimes", estime la représentante spéciale de l'ONU chargée des violences sexuelles dans les conflits Pramila Patten.
Des premiers cas trois jours après le début de la guerre
"Quand des femmes et des filles sont séquestrées pendant des jours et violées, quand vous commencez à violer des petits garçons et des hommes, quand on voit une série de cas de mutilations d'organes génitaux, quand vous entendez les témoignages de femmes évoquant des soldats russes équipés de viagra, c'est clairement une stratégie militaire. Et quand les victimes évoquent ce qui a été dit pendant les viols, il est clair que c'est une tactique délibérée pour déshumaniser les victimes" dit l'avocate mauricienne.
Elle relève que les premiers cas de violences sexuelles ont fait surface "trois jours après le début de l'invasion de l'Ukraine", le 24 février dernier.
Représentante spéciale depuis 2017 du secrétaire général de l'ONU chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Mme Patten était de passage à Paris jeudi pour signer un accord de partenariat avec l'ONG Bibliothèques Sans Frontières afin de soutenir les victimes de violences sexuelles en période de conflit.
Une manifestation contre la montée des cas de viol en Ukraine a eu lieu en avril dernier près de la cathédrale Saint-Etienne au centre-ville de Vienne.
L'ONU a vérifié "plus d'une centaine de cas" de viols et agressions sexuelles en Ukraine depuis le début de la guerre, mais "ce n'est pas une question de chiffres", insiste Mme Patten. "Il est très compliqué d'avoir des statistiques fiables pendant un conflit actif, et les chiffres ne vont jamais refléter la réalité, parce que les violences sexuelles sont un crime silencieux, le moins signalé et le moins condamné", souligne-t-elle, évoquant la peur des représailles et de la stigmatisation. "Les cas signalés ne représentent que le sommet de l'iceberg".
Des femmes et des filles comme premières victimes
Les victimes sont prioritairement des femmes et des filles, mais aussi des garçons et des hommes, indique la responsable onusienne, citant le rapport fin septembre de la commission d'enquête internationale indépendante (créée par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU). Ce rapport "a confirmé des crimes contre l'humanité commis par les forces russes, et selon des témoignages recueillis, l'âge des victimes de violences sexuelles varie de 4 ans à 82 ans. Il y a beaucoup de cas de violences sexuelles sur des enfants, qui sont violés, torturés et séquestrés", souligne-t-elle.
Une manifestante à Chypre simule une femme décédée avec son bébé.
"Mon combat contre les violences sexuelles, c'est vraiment un combat contre l'impunité", répète Pramila Patten, et "c'est la raison pour laquelle je me suis rendue en Ukraine (en mai dernier, ndlr): envoyer un signal fort aux victimes, leur dire que nous sommes avec elles et leur demander de briser le silence. Mais aussi envoyer un signal fort aux violeurs, le monde est en train de les regarder, et ce ne sera pas sans conséquences de violer une femme ou une fille, un homme ou un garçon".
Le viol comme arme de guerre existe dans tous les conflits, de la Bosnie à la Guinée ou la République démocratique du Congo (RDC) mais selon Mme Patten, la guerre en Ukraine marque une "prise de conscience" internationale. "Il y a désormais une volonté politique pour combattre l'impunité, et un consensus aujourd'hui sur le fait que les viols sont utilisés comme tactique militaire, une tactique de terreur", analyse-t-elle.
Risques de trafic d'êtres humains
Une manifestation contre les viols perpétrés par les soldats russes en Ukraine a eu lieu en avril dernier près de la cathédrale Saint-Etienne au centre-ville de Vienne.
"Est-ce que c'est parce que ça se passe au cœur de l'Europe ? La réponse se situe peut-être là", ajoute-t-elle, en espérant que l'Ukraine n'éclipsera pas les autres conflits.
"Je trouve très positif cette attention portée sur la question des violences sexuelles liées aux conflits, qui d'habitude ont toujours été considérées comme inévitable, comme un dommage collatéral, une question culturelle... Mais non, c'est criminel", assène-t-elle.
Un autre grand sujet d'inquiétude, pour la représentante de l'ONU, est le risque de traite des personnes.
"Les femmes, les filles et les enfants qui ont fui l'Ukraine sont très très vulnérables, et pour les prédateurs, ce n'est pas une tragédie ce qui se passe dans ce pays, c'est une opportunité. La traite des personnes est un crime invisible, mais c'est une crise majeure", prévient-elle.
Depuis que la Russie a lancé son invasion à grande échelle de l'Ukraine le 24 février, plus de 7,6 millions de réfugiés ukrainiens ont été enregistrés comme réfugiés à travers l'Europe.
Avec AFP
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